Tuy : Plusieurs écoles primaires expérimentent les champs scolaires

Houndé, 24 sept. 2025 (AIB)-L’initiative présidentielle pour une éducation de qualité encourage la création de champs scolaires à travers le pays.

Dans le Tuy, 95 écoles primaires sur 317 se sont engagées en cultivant du maïs, du sorgho, du niébé, de l’arachide, du soja ou encore du sésame. Les écoles primaires Karaba A, Karaba B et Karaba-Cira de Houndé, que nous avons visitées le vendredi 19 septembre 2025, illustrent cette expérience avec des résultats variés.

À Karaba B, le maïs cultivé sur un demi-hectare présente une bonne physionomie et est déjà à maturité. Semé début juillet, il est le fruit du travail des parents d’élèves, des enseignants ainsi que des élèves, selon le directeur Bega Nanema.

« Les enfants ont contribué au buttage et participeront aux récoltes. Quant aux parents, ils ont assuré la majeure partie des travaux », a-t-il indiqué. Il a toutefois souligné le problème de la divagation des ruminants, faute de clôture. Pour lui, l’initiative va soutenir la cantine scolaire et libérer du temps pour les apprentissages.

« Avec notre fontaine, nous comptons expérimenter le jardinage scolaire et le hors-sol », a-t-il ajouté. Le parent d’élève Gilbert Domboué a salué l’initiative et invité ses pairs à y adhérer pour l’intérêt des enfants.

À Karaba A, maïs et soja occupent respectivement trois quarts et un quart d’hectare du domaine scolaire.

Le maïs est à maturation et le soja en formation de gousses. Le directeur intérimaire, Souleymane Kindo, a relevé l’absence d’appui extérieur, notamment en semences, engrais et herbicides, pour la réalisation du champ.

Selon lui, la divagation des animaux est un défi majeur. Il a néanmoins apprécié l’implication des enseignants pour préserver le champ.

« Au-delà de la contribution à la cantine, l’initiative valorise l’agriculture comme base de notre économie et peut susciter des vocations », a-t-il estimé. Selon lui, le manque d’eau demeure une contrainte pour la pratique du jardinage. « L’école n’a pas de forage et les enfants parcourent environ 500 mètres pour s’approvisionner pour les besoins en classe », a-t-il précisé.

À Karaba-Cira, les réalités sont particulières. Sur plus d’un hectare de haricot semé dans le domaine scolaire en août, seuls quelques plants subsistent par endroits, après les dégâts causés par les ruminants.

La directrice, Mme Sylvie Somé, a regretté cette perte, malgré la présence d’un gardien. L’école a alors opté pour la culture du haricot dans le jardin clôturé de 0,25 ha, initialement destiné à la production du moringa et du baobab. Elle a remercié les parents et les enseignants pour leur contribution. Pour l’enseignant Yaya Diallo, « l’initiative est noble » et mérite un soutien accru des parents d’élèves.

Le Chef de la Circonscription d’Éducation de Base (CEB) de Houndé 1, Maxime Gnoumou, a indiqué que 12 écoles de sa circonscription ont pu cultiver cette année.

« Cette expérience montre aux élèves que l’agriculture est une activité utile et peut susciter des vocations », a-t-il affirmé.

Le directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle du Tuy, Ladji Ouattara, a relevé qu’au total, 95 écoles des 8 CEB de la province ont mis en place des champs scolaires.

Il a noté un engouement des acteurs et une diversification des spéculations (maïs, sorgho, niébé, arachide, soja, sésame).

Toutefois, il a souligné des défis comme le manque de terres cultivables dans les zones urbaines, l’accès à l’eau, la difficulté de labour, le manque de semences et d’engrais, la surveillance des champs, la divagation des animaux ou encore l’insuffisance de formation des enseignants.

Pour pérenniser l’initiative, M. Ouattara prévoit un plaidoyer auprès des propriétaires terriens, des autorités provinciales et communales, des services agricoles et du secteur privé afin de faciliter l’accès à la terre, aux intrants et aux appuis techniques. Il entend également renforcer la sensibilisation des élèves, enseignants et communautés sur le bien-fondé des champs scolaires.

Agence d’Information du Burkina
BEB/ata

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