Burkina-Russie-Coopération-Nucléaire
Le Burkina et la Russie signent un accord intergouvernemental pour l’exploitation pacifique de l’énergie nucléaire
Saint-Pétersbourg, 19 juin 2025 (AIB) – Le ministre burkinabè de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, et le directeur général de la société d’État russe Rosatom, Aleksei Likhachev, ont signé ce jeudi à Saint-Pétersbourg un accord intergouvernemental portant sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
La cérémonie s’est tenue en marge du 28e Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), un rendez-vous majeur réunissant des décideurs politiques et économiques du monde entier.
Cet accord marque une étape décisive dans la coopération énergétique entre les deux pays. Il établit un cadre juridique et technique pour la mise en œuvre du projet de construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso, annoncé en 2023 pour renforcer la sécurité énergétique nationale.
Le ministre Yacouba Zabré Gouba a expliqué que l’accord permettra de lancer une étude de préfaisabilité et de recevoir une offre technique et financière de la partie russe. Cette offre fera l’objet d’une analyse interne pour orienter la décision burkinabè sur la concrétisation du programme électronucléaire. Il a ajouté que l’accord couvre également d’autres domaines comme la médecine nucléaire et l’agriculture.
Depuis l’intensification de leurs relations, le Burkina Faso et la Russie ont multiplié les engagements bilatéraux. En octobre 2023, un premier mémorandum d’entente a été signé lors de la Semaine de l’énergie russe à Moscou, suivi en décembre 2023 d’un accord technique précisant la formation du personnel burkinabè, les études de faisabilité et la réglementation nucléaire.
L’accord signé ce 19 juin vient formaliser ces engagements en les inscrivant dans un cadre intergouvernemental. Il définit les responsabilités des deux parties, notamment en matière de financement, de choix technologiques, de transfert de compétences et de respect des normes internationales de sûreté nucléaire.
Pour le Burkina Faso, ce partenariat revêt une importance stratégique. Le nucléaire civil est envisagé comme une solution durable au déficit énergétique, une opportunité de diversification du mix énergétique, de renforcement de l’industrialisation, et de souveraineté énergétique.
Le ministre Gouba a souligné la volonté politique affichée par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, et son gouvernement, d’ériger l’énergie nucléaire en levier de développement durable, dans le respect strict des standards de sécurité.
Rosatom, géant de l’industrie nucléaire russe opérant dans plus de 60 pays, montre un intérêt croissant pour l’Afrique. Outre le Burkina Faso, l’entreprise est déjà engagée dans des projets en Égypte, au Nigeria, en Afrique du Sud et au Rwanda. Après la signature de l’accord, le ministre Gouba a rencontré les responsables de Rosatom pour saluer les efforts fournis jusque-là et les encourager à poursuivre dans la même dynamique.
Il était accompagné d’une délégation comprenant notamment l’envoyé spécial du président du Faso, l’ambassadeur du Burkina à Moscou Aristide Rapougdoudba Ludovic Tapsoba, le conseiller spécial du président en matière d’énergie Nicolas Kagambega, le directeur général de l’Énergie Alidou Koutou, et le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo.
Avec cet accord, le Burkina Faso franchit un cap décisif vers l’indépendance énergétique et confirme son engagement à bâtir une nation résolument tournée vers les technologies de pointe au service du développement.
Agence d’information du Burkina
CK/ata
