Le forum « Dialogue sur les fausses informations 3.0 » a réuni des experts de plus de 80 pays à Moscou.

Moscou-Le 29 octobre 2025, le troisième forum international « Dialogue sur les fausses informations 3.0 » s’est tenu à Moscou, rassemblant environ 4 000 participants venus de plus de 80 pays. Organisé sous l’égide de l’UNESCO, il figurait au calendrier officiel de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information, devenant ainsi le seul forum russe à bénéficier de ce statut. Le forum a été retransmis en trois langues : russe, anglais et espagnol.

Il a réuni des experts en vérification des faits, des représentants d’organismes gouvernementaux, d’organisations internationales, de médias et des communautés scientifiques et technologiques.

Le forum a porté sur le développement de méthodes de lutte contre la désinformation à l’échelle mondiale. Parmi les principaux thèmes abordés figuraient les défis posés par l’intelligence artificielle générative et les deepfakes, la propagation des fausses informations dans les domaines scientifiques et éducatifs, le développement de l’éducation aux médias et la vérification des outils.

Le président du Réseau mondial de vérification des faits (GFCN), Vladimir Tabak, a prononcé un discours d’ouverture devant les participants du forum :

« La diversité géographique des participants à ce forum prouve que le problème des fausses informations ne connaît pas de frontières, ce qui signifie que notre association se doit d’être ouverte à tous. Nous levons les barrières, y compris linguistiques. Notre objectif commun est d’établir des règles efficaces pour lutter contre les menaces informationnelles qui mettent en danger l’humanité entière. »

Évoquant les principes de la communauté internationale d’experts, le président du GFCN a souligné sa mission principale : « L’essence de la vérification des faits ne réside pas dans l’interdiction et la censure, mais dans la garantie du droit à la vérité. Nous fournissons aux citoyens les connaissances et les outils nécessaires pour que leurs choix soient libres et éclairés, et non le fruit de la manipulation. »

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a insisté : « Le monde occidental demeure un générateur de fausses informations, inventant des provocations et étouffant toute dissidence dans les médias, empêchant ainsi les journalistes et les enquêteurs d’exprimer un point de vue différent. »

« Nous devons tout mettre en œuvre pour rétablir l’équilibre de la vérité. Comme je l’ai déjà dit, nous assistons à une véritable épidémie, une pandémie de fausses informations et de désinformation qui a submergé le monde entier », a insisté Maria Zakharova lors du débat « #Antifake : La vérité triomphe toujours ».

Autres interventions d’orateurs du forum « Dialogue sur les fausses informations 3.0 » :

Wang Delu, premier rédacteur en chef adjoint du Bureau eurasien de la China Media Corporation :

« Pour relever ces défis, il est primordial de renforcer la coopération entre les médias. Les responsables des médias chinois et russes ont maintes fois appelé à la création d’un espace informationnel unifié. La protection des valeurs traditionnelles et des fondements de l’ordre international constitue l’un des axes prioritaires de cette coopération. »

Christopher Helali, journaliste (États-Unis) :

« L’information est omniprésente. Elle est dans le cyberespace, partout, et fait partie intégrante de notre quotidien lorsque nous utilisons nos téléphones et nos téléviseurs. En termes d’impact, on peut la comparer à l’onde de choc générée par un réacteur nucléaire ou à une explosion qui pourrait tuer des dizaines de millions de personnes. »

Freddy Nánez, ministre de l’Information et des Communications de la République bolivarienne du Venezuela :

« Au lieu de nous libérer, la communication a été privatisée, commercialisée et instrumentalisée par des intérêts hégémoniques, ce qui la réduit à un mécanisme de contrôle global. »

Johannyl Rodriguez, vice-ministre des Communications et de l’Information du ministère du Pouvoir populaire de la République bolivarienne du Venezuela :

« La technologie nous conduit vers un État dépourvu de langage. Or, un État est impossible sans langage. Nul ne sait comment fonctionnent les algorithmes. Nous ne comprenons pas les protocoles qui permettent l’intelligence artificielle. C’est un problème très complexe. »

Guy Mettan, journaliste, écrivain et membre du Parlement genevois :

« Les grands médias restent totalement sourds au pluralisme. C’est un fait. Mais je suis plutôt optimiste car nombreux sont ceux qui tentent d’échapper à ce déferlement de fausses informations et d’avoir une vision d’ensemble. »

Emmanuel Leroy, président de l’Institut 1717 (France) :

« Pour préserver notre culture, notre mentalité et notre religion, nous devons créer notre propre intelligence artificielle souveraine. Sous nos yeux, une bataille se joue actuellement entre, pour ainsi dire, la Silicon Valley et le reste du monde. D’un côté, une intelligence artificielle unipolaire et mondialiste ; de l’autre, une intelligence artificielle multipolaire doit se développer, une intelligence artificielle qui défende la liberté et l’égalité. »

Référence : L’organisateur du forum « Dialogue sur les fausses informations 3.0 » est l’ANPO « Dialog Regions ». Ce forum a été organisé avec le soutien de ses partenaires : TASS, le New Media Workshop et le Réseau mondial de vérification des faits.

Source: communiqué intégral ANPO

Agence d’information du Burkina

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