Sécurisation de la zone pastorale de Yallé : Techniciens et autorités du Ziro et de la Sissili en concertation

Sapouy, 9 octobre 2025 (AIB) – Des techniciens et autorités administratives des provinces du Ziro et de la Sissili ont tenu, le jeudi 9 octobre 2025 à Sapouy, une séance de travail consacrée à l’état de la zone pastorale de Yallé. L’objectif était de dresser le bilan de la situation actuelle et d’adopter une nouvelle feuille de route pour sa sécurisation et sa valorisation.

Placée sous la présidence du haut-commissaire du Ziro, Saïba Zoromé, la rencontre a réuni les représentants de la Direction générale du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural (DGFOMR), les présidents des délégations spéciales (PDS) de Biéha et de Cassou, ainsi que plusieurs services techniques régionaux et provinciaux.

Le haut-commissaire Saïba Zoromé a rappelé que la zone pastorale de Yallé, qui couvrait environ 40 000 hectares dans les années 1980, ne s’étend plus aujourd’hui que sur 5 000 hectares, en raison de l’empiètement agricole et des occupations illicites.

« La sauvegarde et la restructuration de cette zone sont une nécessité pour les autorités actuelles. Il faut repenser l’organisation spatiale si nous voulons faire de l’élevage un levier de développement national », a-t-il insisté.

Le Directeur général du foncier, Adama Boro, a indiqué que cette rencontre s’inscrivait dans la continuité des concertations entamées en 2024.
« À la suite des instructions du ministre d’État, nous avons engagé un processus d’échange avec les acteurs locaux pour aboutir à la sécurisation juridique et à l’immatriculation de la zone pastorale de Yallé », a-t-il expliqué.

Selon lui, la DGFOMR a déjà conduit plusieurs activités de sensibilisation et de concertation avec les acteurs des deux provinces. La nouvelle étape consistera à relancer la collecte des données socio-économiques et géospatiales, avec l’appui des acteurs locaux. Des mesures conservatoires, dont la suspension temporaire de la délivrance des documents de possession foncière, ont été annoncées dans l’attente des résultats du diagnostic.

La présidente de la délégation spéciale de Cassou, Bibiane Kayalma, a salué la démarche participative de la DGFOMR, qui permet à tous les acteurs d’être sur la même longueur d’onde. Elle a précisé que les personnes ressources présentes serviront de relais auprès des populations afin d’éviter la désinformation. Elle a rappelé que sa commune fait face à de nombreux conflits fonciers liés à la double vente de parcelles et aux dégâts causés par les troupeaux.

De son côté, le PDS de Biéha, Alfred Loti Zerbo, a souligné que la zone pastorale de Yallé est aujourd’hui « presque invisible ». Sa reconstitution et sa sécurisation permettront, selon lui, de résoudre près de 80 % des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il a également évoqué la mise en œuvre d’initiatives locales, telles que la création d’aires de repos et la réalisation de pistes à bétail de cinq kilomètres chacune, pour réduire les tensions.

Au terme des échanges, les participants ont convenu de réactualiser la feuille de route pour la collecte des données et d’accélérer la mise en œuvre du diagnostic global de la zone pastorale de Yallé, une étape décisive vers sa sécurisation, sa réhabilitation et sa valorisation au profit des populations rurales.

Agence d’information du Burkina
AK/bak

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