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Koudougou/72 heures du détenu : quand la prison devient un levier de développement
Koudougou, 29 mai 2025 (AIB) – Du 27 au 29 mai 2025, la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou (MAC-K) a vibré au rythme « des 72 heures du détenu », un événement pour impulser le développement dans le monde carcéral.
C’est sous le thème, « initiatives présidentielles et engagement patriotique du détenu au développement socioéconomique de la Nation », que ce sont ouvertes les 72 heures du tédtenu.
Cette manifestation, saluée par les autorités et partenaires, marque une rupture paradigmatique dans la perception du monde carcéral burkinabè, le transformant d’un lieu de sanction en un véritable centre de rééducation, de formation et de contribution citoyenne.
En effet, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, le monde carcéral n’est plus perçu comme un simple réceptacle de personnes privées de liberté, mais comme un réservoir de main-d’œuvre et de potentiel humain à mobiliser pour le développement national.
Comme l’a souligné le gouverneur par intérim de la région du Centre-Ouest, Adama Jean Yves Béré, lors du lancement des activités, « l’administration pénitentiaire burkinabè n’est plus seulement un espace de sanction ; elle devient progressivement un cadre de rééducation, de formation et de réinsertion ».
Cette transformation s’inscrit dans la lignée des initiatives présidentielles en matière de justice sociale et de patriotisme économique, où le détenu est désormais envisagé comme un « acteur de développement ».
Le Directeur de la MAC-K, Casimir Nikiema, a renchéri, affirmant que « les réformes engagées dans la politique pénitentiaire nationale traduisent une ferme volonté de faire de nos établissements pénitentiaires des espaces de rééducation, de réinsertion et de contribution constructives à la vie nationale ».
L’objectif général de ces 72 heures était d’analyser le rôle des initiatives présidentielles et de l’engagement patriotique des détenus dans le développement socioéconomique de la Nation. Plus spécifiquement, il s’agissait d’identifier les initiatives présidentielles en faveur de la réinsertion et de l’humanisation des conditions de détention, de montrer comment les détenus peuvent exprimer leur patriotisme par des actions concrètes, de mettre en évidence les impacts positifs de ces actions sur le développement national, et de promouvoir une nouvelle perception du détenu comme un acteur de développement.
La concrétisation de cette vision s’est traduite par un programme riche et diversifié qui s’est étalé sur trois jours : une conférence sur le Travail d’intérêt général (TIG) qui s’est appesanti sur l’implication des structures d’accueil à la réussite du prononcé de la peine du travail d’intérêt général au Burkina Faso, des formations professionnelles couvrant des domaines tels que le jardinage, la fabrication de savon et la teinture de pagnes « kokodonda », des actions citoyennes et sanitaires.
Des visites médicales et consultations ont également été réalisées au profit des détenus par la clinique mobile du Centre hospitalier régional de Koudougou, des émissions radiophoniques diffusées sur la Commission d’application des peines (CAP) et la production pénitentiaire.
Il y a eu aussi des rencontres d’échanges entre l’administration pénitentiaire et les intervenants, ainsi qu’une communication sur l’entrepreneuriat et le développement personnel.
Des activités socioculturelles telles que les compétitions de pétanque et des prestations artistiques, théâtrales et humoristiques ont agrémenté ces journées, offrant des moments de détente et de cohésion.
Les discours des différentes personnalités ont unanimement souligné l’importance de cette initiative. Le gouverneur par intérim, patron de la cérémonie, a mentionné que les initiatives présidentielles sont une « réponse stratégique et pragmatique à un besoin crucial : celui de ne laisser aucun fils, aucune fille du Burkina Faso en marge de la construction nationale, quel que soit son parcours. » Il a rappelé que « le détenu d’hier peut devenir l’artisan du développement de demain ».
La présidente de la cérémonie, Colette Sawadogo, par ailleurs présidente du Tribunal de grande instance de Koudougou, a insisté sur le fait que « l’engagement patriotique, même derrière les murs d’une prison, est une réalité vivante ». Elle a appelé la communauté à soutenir cette dynamique et à encourager chaque détenu dans son cheminement vers l’honneur retrouvé.
Monseigneur Joachim Ouédraogo, évêque du diocèse de Koudougou et parrain de l’événement, a apporté une dimension spirituelle et humaine, affirmant que « le patriotisme ne se mesure pas à la liberté de mouvement, mais à la volonté sincère de contribuer, même dans l’épreuve, à l’édification d’une nation forte, solidaire et prospère ». Il a rappelé aux détenus qu’ils ne sont pas oubliés. « Vous n’êtes pas non plus inutiles. Vous êtes et vous demeurez des fils et filles de cette nation ».
Le directeur de la MAC-K, Benjamin Nikiema, a mis en exergue l’exemple d’une centaine de condamnés dont les peines d’emprisonnement ont été commuées en TIG, exécutées avec fierté au Centre pénitentiaire agricole de Baporo. Il a exhorté les autres détenus à suivre cet exemple, soulignant que « le retour est toujours plus fort que l’échec ».
Ces 72 heures ont été l’occasion de lancer un appel à toutes les composantes de la société burkinabè : administrations publiques, société civile, partenaires, entreprises, ONG, communautés religieuses et traditionnelles, et collectivités locales.
L’objectif est de briser les chaînes de la stigmatisation et de soutenir activement la réinsertion des détenus. « Accueillons, accompagnons et soutenons la réinsertion des détenus ; impliquons-nous davantage dans la gestion de nos prisons. Ces actes de solidarité et d’humanité sont aussi des actes de patriotisme, » a martelé le gouverneur Béré.
L’événement a démontré que, malgré les circonstances, les personnes sous-main de justice possèdent un potentiel indéniable et peuvent devenir des acteurs économiques et sociaux. En investissant dans leur formation et leur réhabilitation, le Burkina Faso renforce sa résilience et sa cohésion.
Les « 72 heures du détenu » à la MAC-K ne sont pas qu’un simple événement ; elles sont le reflet d’une vision audacieuse et inclusive, où chaque citoyen, quelle que soit sa situation, est appelé à apporter sa pierre à l’édifice national. Elles incarnent l’espoir d’une société plus juste, où la seconde chance est une réalité et où le patriotisme s’exprime aussi par la volonté de se reconstruire pour mieux servir la patrie.
Agence d’information du Burkina
FGB/PB/AS/ATA
