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Burkina : L’Université Joseph Ki-Zerbo présente les avancées de la riziculture à Banzon à travers une visite guidée 

Ouagadougou, 22 nov. 2025 (AIB) – Une visite guidée des parcelles d’expérimentation organisée par l’Université Joseph Ki-Zerbo, s’est déroulée le samedi 15 novembre 2025 à Banzon. Les producteurs, les techniciens et les partenaires ont pu observer 11 nouvelles variétés de riz, aux côtés de deux variétés couramment utilisées, et échanger sur les pratiques pouvant améliorer la productivité rizicole.

Selon le chargé de recherches en génétique et amélioration des plantes à l’INERA/CREAF de Kamboinsin, Dr Valentin Stanislas Traoré, l’équipe du professeur Bassolé, engagée dans la riziculture depuis plus de 20 ans, a bénéficié du soutien de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour développer ces variétés.

« Nous avons travaillé avec l’AIEA pour répondre aux préoccupations des producteurs que sont le rendement, le cycle et la résilience face aux contraintes liées au changement climatique et qualité du riz », a-t-il expliqué.

Au départ, seul le matériel de recherche était fourni. Le Fonds National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID) a ensuite soutenu le terrain, et l’Université Joseph Ki-Zerbo a apporté l’expertise du laboratoire du professeur Bassolé et 11 variétés développées par des chercheurs burkinabè avec la participation active des producteurs.

Dr Traoré a précisé que la science nucléaire peut contribuer à l’alimentation et à la nutrition en soulignant que « Avec notre équipe, nous travaillons du producteur au consommateur. Cela impressionne même à l’international».

« Les variétés portent des noms locaux pour valoriser la souveraineté alimentaire et refléter les langues et qualités du riz. Certaines variétés peuvent être cultivées trois fois par an, mûrissant en seulement 100 jours, ce qui ouvre la voie à l’autosuffisance », a-t-il expliqué.

Le représentant de la Fédération nationale des agriculteurs et biotech, Aboubakar Bamouni, a salué cette initiative. «Aujourd’hui, les chercheurs burkinabè offrent aux producteurs 11 nouvelles variétés de riz. Si elles surpassent les variétés importées, c’est une grande avancée ».

Quant au technicien supérieur d’agriculture, Soumaïla Sessouma, ayant conduit les essais sur la plaine de Bama et à Banzon, il a précisé que 8 variétés sont déjà homologuées et trois restantes sont en phase finale.

M. Sessouma a reconnu les difficultés rencontrées, notamment l’acceptation par les producteurs de certaines techniques et faisant cas des progrès obtenus grâce à la détermination des équipes.

« Un bon rendement ne suffit pas, il faut aussi que le riz plaise aux consommateurs », a-t-il ajouté, évoquant les tests de dégustation prévus pour confirmer la qualité.

Il a souhaité que ces variétés soient multipliées pour que tous les producteurs puissent en bénéficier.

Le chef de plaine de Banzon, Gongobié Soulama, a détaillé les étapes de préparation et de suivi des parcelles expérimentales.

Selon lui, les producteurs manifestent un grand intérêt et les résultats sont prometteurs en assurant que « Les panicules sont bien fournies et les plantes homogènes. Ces variétés peuvent augmenter significativement la production nationale ».

Pour la diffusion, il a proposé des blocs de 50 à 100 hectares afin de montrer les rendements et encourager l’adoption. Certaines variétés peuvent produire jusqu’à 10 tonnes par hectare, et au minimum 7 tonnes pour un producteur, rendant l’objectif d’un million de tonnes réalisable si l’adoption est large.

Le vice-président de la coopérative des producteurs de riz de Banzon, Salam Dianda, s’est dit satisfait des résultats « Ce sont de bonnes variétés, supérieures à celles que nous produisions auparavant».

L’étudiante en dernière année d’ingénierie du développement rural, Gloria Kabré, a participé aux tests sur le terrain en étudiant l’effet de différentes méthodes de fertilisation sur la croissance et le rendement du riz.

Elle a insisté sur l’importance de la connaissance des sols et de l’équilibre des nutriments.

« La variété Nahouri se distingue par son rendement et la qualité de ses panicules », a-t-elle indiqué en remerciant les chercheurs pour leur travail appliqué.

La trésorière représentant l’association des étuveuses de riz, Zénabou Kindo, a apprécié la qualité des variétés présentées lors de la dégustation.

Parmi les 11 lignées mutantes sélectionnées figurent deux lignées à très haut rendement, deux à cycle court, deux à gros grains, deux à forte teneur en amidon résistant, deux à faible teneur en amylose et une lignée aromatique à cycle court. Huit de ces variétés ont été homologuées en juin 2025.

Grâce à cette collaboration entre les chercheurs, les producteurs et les universités, le Burkina Faso pourrait non seulement améliorer sa production nationale, mais aussi tendre vers l’autosuffisance et l’exportation du riz.

Les 11 variétés de riz sont Vysou, Nahouri, Môdjona, Laafia, Kokodjona, Koumaba, Keneya, Denkatcha, Bomba, Balokini, Baimi.

Il faut signaler que 8 des 11 nouvelles variétés ont été homologuées en juin 2025.

Agence d’information du Burkina 

HB/NO/OO

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