Tenkodogo : À 92 ans, le vétéran Nongma Ouandaogo livre sa mémoire des guerres et ses conseils à la jeunesse
Tenkodogo, 4 déc. 2025 (AIB) -La Délégation aux anciens combattants et anciens militaires (DACAM) a procédé jeudi, à Poussouaka, village situé à environ 20 kilomètres de Tenkodogo, au recensement biographique de M. Nongma Ouandaogo, 92 ans, vétéran des guerres d’Algérie et du conflit Burkina–Mali de 1974. Une démarche qui vise à préserver la mémoire militaire nationale et à constituer un répertoire des compétences des anciens combattants.
Né vers 1933 à Poussouaka, dans la province du Boulgou, Nongma Ouandaogo est l’un des rares survivants burkinabè à avoir servi successivement dans deux armées : d’abord au sein des troupes françaises en Algérie en 1958, puis dans l’armée nationale où il a pris part à la guerre entre le Burkina Faso et le Mali en 1974.
Titulaire d’une carte officielle de combattant délivrée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de France, l’ancien soldat se souvient encore des moments douloureux vécus au front.
« Quand vous partez à 35 en patrouille et que vous revenez à 7, ce n’est pas facile », confie-t-il avec émotion. L’usage intensif des jumelles, les marches interminables, les nuits en embuscade et les pertes humaines successives restent gravés dans sa mémoire, malgré le poids des années.
Malgré ces épreuves, Nongma Ouandaogo rend grâce à Dieu pour sa longévité. « Si je suis toujours en vie, c’est grâce à mon honnêteté, la franchise, la rigueur dans le travail et les bénédictions de mes parents », souligne-t-il.
L’adjudant Nadège Yaméogo, chargée du protocole à la DACAM et cheffe de la mission de recensement dans la région du Nakambé, explique que cette opération s’inscrit dans un vaste programme national.
« Nous recensons les anciens combattants et militaires retraités pour constituer un répertoire fiable de leurs identités, parcours et compétences. Cela permet à la DACAM de mieux les orienter et de mieux planifier les projets à venir », précise-t-elle.
Dans la région du Nakambé, une trentaine d’anciens militaires ont déjà été enregistrés, en plus de M. Ouandaogo qui est, pour l’instant, le seul ancien combattant recensé à Poussouaka. Pendant que l’équipe travaillait à Tenkodogo et Poussouaka, d’autres missions se déployaient à Léo et à Sapouy, et une nouvelle est attendue à Kaya.
Pour le président des anciens militaires du Boulgou, M. Guy René Zombré, l’initiative est salutaire :
« Le simple fait de savoir que nous avons des anciens militaires bien identifiés nous aide déjà énormément. Les données recueillies permettront d’orienter les projets adaptés à leurs profils. »
Avant de clore l’entretien, Nongma Ouandaogo a livré un message fort à la jeunesse :
« Travaillez, respectez vos parents, ne reniez pas vos traditions et soyez honnêtes. Les bénédictions des anciens vous porteront loin. »
Agence d’Information du Burkina
SM/ata









