Ousmane Dicko, alias Abdoulaye Kontaaré : le parcours obscur d’un chef terroriste finalement repenti
Ouagadougou, 25 novembre 2025 (AIB) – À 28 ans, Ousmane Dicko, appelé aussi Abdoulaye Kontaane, a passé près de dix ans dans le terrorisme avant d’être arrêté et de choisir de changer de voie. Ancien cadre influent du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), il a longtemps figuré parmi les principaux responsables des attaques menées dans l’Est du Burkina Faso.
L’histoire de Ousmane Dicko, appelé aussi Abdoulaye Kontaane commence en 2014, lorsqu’il part au Mali pour recevoir une formation religieuse extrémiste et un entraînement militaire.
On lui fait croire qu’il mène un combat religieux qui le conduira au paradis avec à la clé 77 vierges à son service.
En 2017, il revient au Burkina Faso avec l’intention de participer à l’instauration de la Charia. Il rejoint un groupe terroriste installé dans la forêt de Kabonga et, grâce à son endoctrinement et à sa connaissance du terrain, il devient rapidement un cadre important du GSIM.
Très actif autour de Natiaboani, Nagré, Koaré et Bissiga, il étend son influence sur de nombreuses localités du Gulmu et du Nakambé, où il dirige plusieurs bases armées et impose la terreur.
Pendant plusieurs années, Ousmane Dicko participe à de nombreuses attaques.
Dès 2017, il est impliqué dans les assauts menés contre la police et la gendarmerie de Pama, Nadiagou et Comin-Yanga.
En 2018, il organise l’attaque du poste des douanes de Pô, un symbole important pour l’économie burkinabè.
L’année suivante, il participe à une opération transfrontalière à Laga, au Niger, puis dirige l’attaque meurtrière contre la gendarmerie de Soudougui.
En 2021, il tend une embuscade à une patrouille des Forces de défense et de sécurité à Wodboulsé avant de s’en prendre aux Volontaires pour la défense de la patrie à Tiourel.
Les violences continuent en 2022 dans les zones de Comin-Yanga, Tamboungou et Nagaré, puis en 2024 contre des positions des Forces combattantes à Koogo, Naboudi, Karmama, Balléré et Bissiga.
En 2025, il multiplie encore les attaques contre Yondé, Salambaoré, Boussougou, Kiougou-douré, Gounghinyiri, Terko, Satenga, Diabo, Diapangou et Koaré.
Mais tout bascule le 15 août 2025. Ce jour-là, alors qu’il dirige plus d’une centaine de combattants dans la forêt de Balléré, Ousmane Dicko est encerclé par les Forces combattantes lors d’une opération de grande ampleur. Plus de 52 de ses hommes sont neutralisés. Blessé, affaibli et sans issue, celui qui encourageait ses hommes à mourir « en martyrs » finit par supplier les soldats de l’épargner.
Les Forces combattantes lui administrent des soins et lui offrent un accompagnement spirituel. Des guides religieux lui expliquent que tuer, voler, brûler des villages et chasser les populations ne relève pas de l’islam. Peu à peu, il comprend qu’il a été trompé pendant dix ans et s’est laissé entraîner dans une voie de destruction.
Aujourd’hui remis et revenu à la raison, Ousmane Dicko appelle ses anciens compagnons — en particulier leurs chefs — à déposer les armes. Il demande aussi aux jeunes de ne pas céder aux discours mensongers des recruteurs, rappelant que « la vie en brousse n’est que souffrance et péché ».
Son parcours illustre comment de nombreux jeunes ont été trompés et entraînés dans une aventure sans issue.
Il met également en lumière la détermination et le professionnalisme des Forces combattantes, trop souvent injustement accusées par des propagandes cherchant à les discréditer alors qu’elles œuvrent à la protection des populations et à la restauration de l’intégrité territoriale national.
Agence d’information du Burkina









