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Nando/Santé reproductive : La SOGOB forme des professionnels pour réduire les avortements clandestins
Koudougou, 17 sept. 2025 (AIB)- La Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB) a rappelé mercredi les dispositions de la loi qui autorisent l’interruption sécurisée de grossesse dans des cas précis : inceste, viol, mise en danger de la vie de la mère et malformation incurable du fœtus.
Quarante membres des ordres professionnels de la santé, à savoir l’Ordre des médecins, l’Ordre des infirmiers, l’Ordre des sages-femmes et l’Association burkinabè des sages-femmes, sont en conclave à Koudougou pour trois jours, à l’initiative de la SOGOB.
Ils viennent des régions du Yaadga (ex-Nord), des Kuilsé (ex-Centre-Nord) et du Liptako (ex-Sahel).
Objectif : clarifier leurs valeurs et transformer leurs attitudes face à l’interruption sécurisée de grossesse (ISG), une pratique pourtant légale au Burkina Faso dans certaines situations.
Malgré l’existence d’une loi autorisant l’ISG, l’avortement à risque reste la quatrième cause de décès maternel dans le pays. La méconnaissance de cette législation par les soignants et la population pousse de nombreuses femmes, pourtant éligibles à une ISG, à recourir à des avortements clandestins, mettant leur vie en danger.
C’est pour remédier à cette situation que la SOGOB, en partenariat avec la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO), a lancé une série d’ateliers de sensibilisation.
La session de Koudougou est la quatrième du genre, après celles de Ziniaré, Banfora et Tenkodogo.
Selon le Pr Dantola Paul Kain, gynécologue-obstétricien et point focal du projet ISG/SL, l’atelier vise à « divulguer les dispositions de la loi auprès des membres des ordres professionnels et des associations de la santé ». Il a précisé que la loi burkinabè autorise l’ISG dans quatre cas précis : lorsque la vie de la mère est en danger, en cas de malformation incurable du fœtus, ainsi qu’en cas de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.
Mme Assana Traoré, magistrate et formatrice, a rappelé que si l’avortement volontaire est en principe interdit et réprimé, il existe des exceptions cruciales pour sauver des vies et protéger les femmes, notamment dans le contexte sécuritaire actuel qui favorise la promiscuité et les violences basées sur le genre.
Elle a souligné l’urgence de sensibiliser non seulement les victimes, mais aussi les acteurs de la santé et de la justice, afin de faciliter l’accès à l’ISG pour les femmes dont la situation répond aux critères légaux.
Cet atelier s’inscrit dans une démarche globale de la SOGOB visant à rendre l’ISG accessible et sécurisée, et à réduire la mortalité maternelle liée aux avortements clandestins.
L’enjeu est de taille : sauver des vies en faisant respecter une loi qui protège déjà les femmes et les filles du Burkina Faso.
Agence d’Information du Burkina
PB/as/ata
