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Burkina : A partir du 1er juillet, les paquets de cigarettes porteront des images d’avertissement
Ouagadougou, 25 juin 2019 (AIB)-Les paquets de cigarettes devront porter au Burkina Faso, à partir du 1er juillet 2019, des images illustrant la dangerosité du produit, après une dizaine d’années d’âpre lutte entre l’Etat et l’industrie du tabac, a appris l’AIB mardi.
«A partir du 01 juillet 2019, il sera observé sur le marché national des conditionnements de tabac (paquets et cartouches) portant les prescriptions du guide d’apposition ci-dessus mentionné, et dont la principale est l’image ci-jointe en annexe portée sur 60% de la surface des deux principales facettes des paquets de cigarettes, pour ne prendre que ce type de conditionnement précis en guise d’exemple», a déclaré mardi le Directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes Komikiyoaba Johanny Nalkessé.
L’image dont parle M. Nalkessé, prend les 2/3 de l’exemplaire d’un paquet de cigarette et montre un homme dont les lèvres en excroissance portent les symptômes d’une grave maladie.
On peut également lire en gros caractères sur le paquet : «FUMER LA CIGARETTE CAUSE LE CANCER DE LA BOUCHE».
Selon M. Nalkessé, cette image est appelée à changer, chaque douze (12) mois.
«A ce jour, les échantillons de conditionnements de dix-sept (17) marques de cigarettes sur trente-trois (33), y compris leurs variantes, ont été reçus pour vérification de conformité par le comité conjoint ministériel», a-t-il indiqué.
Komikiyoaba Johanny Nalkessé a également précisé que seules quatorze (14) marques de cigarettes sur ces dix-sept sont effectivement actives sur le marché et que six fabricants ou importateurs de cigarettes en sont à l’origine.
M. Nalkessé, a signalé qu’ «il convient de noter que pour des raisons techniques et commerciales, il pourrait-être observé sur le marché national durant un moment donné, un échantillon des conditionnements de tabac ne portant pas les spécifications ci-dessus annoncées».
A en croire Komikiyoaba Johanny Nalkessé, le tabac est l’un des fléaux mondiaux le plus grave qui fait d’énormes ravages en vies humaines et qui est à l’origine de 7 millions de décès dans le monde chaque année, dont 4800 au Burkina Faso.
«Le Burkina Faso comme d’autres pays africains, connaît une forte propension au tabagisme avec une prévalence d’environ 17,5% de fumeurs, dont la majeure partie est issue de la frange jeune de notre population», a-t-il ajouté.
Selon le conseiller technique de la ministre burkinabè de la Santé Harouna Kadio, tout contrevenant quant aux dispositions sur l’étiquetage ou le conditionnement, encourt une peine d’emprisonnement de un à six mois et d’une amende d’un million à cinq millions de FCFA.
«En tout état de cause, les services compétents du ministère du Commerce (la Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMC) et la Direction générale de la réglementation et du contrôle des prix, (DGRCP), du ministère de la Santé et de celui des Finances (direction générale des douanes), veilleront à l’application stricte des prescriptions de la règlementation sur le marquage sanitaire des produits du tabac dans au Burkina Faso», a-t-il conclu.
En rappel, depuis l’adoption en 2010 de la loi anti-tabac, l’industrie du tabac n’a pas respecté les différents délais fixés par le gouvernement, les intimant d’apposer des images d’avertissement.
La Chambre de commerce des Etats-Unis d’Amérique, en janvier 2014, dans une correspondance adressée à l’ex Premier ministre burkinabè Luc Adolphe Tiao, indiquait que cette disposition n’est pas conforme au droit de la propriété intellectuelle et aux accords commerciaux.
En 2016 le ministère de la Santé a convoqué en justice, la Manufacture burkinabè des cigarettes (MABUCIG) pour non respect des dispositions d’un décret pris en avril 2015.
Agence d’Information du Burkina
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