Au coin du Palais
Condamné à 1 an ferme, il risque en plus 24 mois pour abus de confiance
A.O exerce dans le domaine du transit. Dans le cadre de son activité, il effectue des démarches pour les formalités douanières des automobiles des particuliers, moyennant paiement de ses services. Il était à la barre, devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le mardi 22 octobre 2024, pour répondre des faits d’abus de confiance sur la somme de 560 000 F CFA au préjudice de I.D. A la barre, le prévenu a sans ambages reconnu les faits. Selon son récit, la somme n’a pas été versée d’un coup par son client, mais en plusieurs tranches. A ses dires, I.D a débuté le versement de la somme requise pour le service en 2021 et ce n’est qu’en 2023 qu’il a pu la solder. Malheureusement, a fait savoir le prévenu, il est tombé malade et s’est servi des sous de son client pour se soigner, prenant l’engagement de rembourser l’argent dépensé pour la suite de la procédure. « Il y a quelqu’un qui me devait plus d’un million de F CFA. Je comptais récupérer, mais je n’ai pas pu me faire rembourser », a expliqué A.O. Las d’attendre, le plaignant a exigé tout simplement le remboursement de son argent. A écouter le mis en cause, il doit plutôt 464 000 F CFA a I.D. « J’avais déjà effectué certaines démarches et en plus il y a mes honoraires », a affirmé A.O. La plainte est venue trouver le prévenu en détention où il purgeait sa peine de 12 mois de prison ferme pour une affaire de « faux et usage de faux en écriture publique ». Pour le ministère public, les faits sont suffisamment établis. Il a requis alors de reconnaitre le prévenu coupable et de le condamner à 24 mois de prison et une amende d’un million de F CFA, le tout, ferme. Le parquet a par ailleurs demandé une confusion des peines (Ndlr : avec son affaire précédente). Le plaignant s’est constitué partie civile et a demandé le remboursement de sa somme de 560 000 FCFA. Quant au prévenu, il a demandé la clémence du tribunal, promettant ne plus répéter ces faits. Le dossier a été mis en délibéré pour l’audience du 29 octobre prochain.
Le jeune employé de commerce pris dans son propre piège
L’histoire qui a trainé A.K.C en prison, puis devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, le mardi 22 octobre 2024, est digne d’un film de fiction. Ce jeune employé de commerce domicilié dans la cité de Sya a comparu pour des faits de tentative d’escroquerie. Devant les juges, tout comme durant l’instruction, le prévenu a reconnu les faits. Lesdits faits se sont déroulés le 19 juillet dernier à Bobo-Dioulasso et c’est le même jour que le prévenu a été pris la main dans le sac et conduit au commissariat central de police de Bobo-Dioulasso. Selon l’explication du prévenu, étant dans un besoin pressant d’argent pour les soins de sa maman souffrante, il a approché un de ses amis du nom de D.D. Ce dernier lui a fait savoir qu’il ne disposait pas d’argent pour lui prêter, mais avait une idée pour lui faire gagner des sous. C’est alors qu’ils ont mis en branle leur idée funeste. D.D a accosté L.S, une jeune dame. Feignant ne pas maitriser la ville il va se renseigner auprès d’elle sur une voie. Le coup étant bien monté, pendant que D.D se renseignait auprès de L.S, A.K.C a quitté de nulle part pour venir demander l’objet de la discussion. De là, le prévenu du jour a indiqué qu’il allait fausser compagnie, comme quoi il avait une urgence à gérer. C’est à ce moment que D.D s’est dressé en marabout et a deviné devant la jeune dame que A.K.C avait sa belle-sœur en travail à l’hôpital. Ce qu’a confirmé A.K.C, avec étonnement. Mieux, le marabout poursuivra ses œuvres en disant avec exactitude que A.K.C avait même reçu un transfert de deux millions F CFA de sa grande sœur qui vit en Europe pour prendre en charge l’accouchement de la belle-sœur. Ce qu’a également confirmé ce dernier. Après ces scènes, A.K.C proposera à la jeune dame de partir faire un retrait de son compte mobile money pour que le marabout bénisse cet argent. C’est une fois au point de retrait que le prévenu sera dévoilé dans son œuvre avec l’aide de la gérante, et interpellé par des passants puis conduit au commissariat. Le faux marabout, quant à lui, s’est évaporé dans la nature jusqu’à ce jour. Devant les juges, le mis en cause a clairement reconnu que leur intention était d’escroquer la jeune dame. Le ministère public a trouvé que les faits sont bien caractérisés. Il a demandé de le maintenir dans les liens de la prévention et de l’en déclarer coupable. Pour le parquet, A.K.C est certes coupable, mais mérite que le tribunal lui donne une seconde chance. Comme justification, le prévenu est un délinquant primaire, mais aussi, n’a pas cherché à cacher ou nier les faits. Il a alors été demandé de le condamner à 12 mois de prison et à une amende de 500 000 F CFA, le tout assorti de sursis. Le tribunal l’a reconnu coupable et en répression l’a condamné à 24 mois de prison et à une amende d’un million F CFA, le tout assorti de sursis.
Il disparait avec l’argent de la vente des produits de sa fournisseuse
D.K exerce dans le commerce des légumes et d’autres produits alimentaires à Bobo-Dioulasso. Etant oisif courant juin 2024, c’est dans l’optique de le soutenir que O.D, commerçante de légumes au marché de fruits de Bobo-Dioulasso, lui a remis des produits à crédit pour vendre, garder les bénéfices puis lui rembourser le capital. D.K a effectivement pu écouler les produits d’une valeur de plus d’un million de F CFA, mais n’a pas rendu l’argent de sa bienfaitrice. Pire, il a disparu dans la nature et ne répondait plus aux appels. C’est ainsi que dame O.D posera plainte au service régional de police judiciaire de Bobo-Dioulasso contre D.K pour abus de confiance, le 20 juillet 2024. D.K sera par la suite interpelé. A la barre, le mardi 22 octobre 2024 devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, le prévenu n’a pas nié les faits d’abus de confiance qui lui sont reprochés. Il a justifié qu’il a utilisé l’argent de dame O.D pour éponger une ancienne dette qu’il trainait. Pour le procureur, les faits sont bien établis. Il a alors demandé de reconnaitre D.K coupable et de le condamner à 12 mois de prison et à une amende d’un million de F CFA, le tout, ferme. O.D s’est constituée partie civile et a réclamé la somme de 1 203 000 F CFA. Le tribunal, dans sa décision, a reconnu le prévenu coupable et l’a condamné à 12 mois de prison dont 6 ferme et à une amende de 500 000 F CFA avec sursis. Le tribunal a par ailleurs reçu la constitution partie civile de DD et l’a d déclaré fondée. Il a enjoint à D.K de payer à O.D la somme de 1 203 000 F CFA avec une contrainte d’exécution judiciaire fixée à 3 mois.
Alpha Sékou BARRY