BURKINA-BOULKIEMDE-MARTYRS-KOUDOUGOU-COMMEMORATION
Koudougou : 38 ans après, un appel pour la reconnaissance des « Martyrs » du BIA de Koudougou
Koudougou, 27 octobre 2025 – Trente-huit ans jour pour jour après le tragique massacre des soldats du Bataillon d’Intervention Aéroportée (BIA) de Koudougou, fidèles à Thomas Sankara, la mémoire de ces hommes a été honorée ce lundi 27 octobre 2025.
À l’occasion de ce 38e anniversaire, l’appel à la reconnaissance et à la justice pour ces « martyrs » de l’histoire burkinabè est plus vibrant que jamais.
L’événement commémoratif, désormais un rendez-vous annuel, est porté notamment par le Rassemblement pour la patrie, le développement et la liberté (RPDL).
Le président national du RPDL, Wilfried Yameogo, a réaffirmé la nécessité de perpétuer le souvenir de ces soldats, tombés après l’assassinat du Président Thomas Sankara le 15 octobre 1987.
Le BIA, alors commandé par Boukary Kaboré dit le Lion, avait refusé d’accepter le coup d’État, ce qui a conduit à l’encerclement de la ville de Koudougou et à l’exécution de ses éléments, malgré l’ordre de leur chef de ne pas riposter et de déposer les armes.
Un massacre encore teinté de mystère
Le souvenir des événements du 27 octobre 1987 reste douloureux pour les Koudougoulais. Des témoins de l’époque se remémorent une matinée traumatisante, où des centaines de soldats ont encerclé la ville. Si Boukary Kaboré avait réussi à quitter le pays pour l’exil, ses hommes, eux, ont été froidement exécutés et jetés dans une fosse commune sur la route de Toèga, sortie Nord de Koudougou.
Le plus choquant, 38 ans après, est que ni la liste officielle des soldats exécutés ni leur nombre exact n’ont jamais été rendus publics.
Malgré la fin des hostilités par la reddition des hommes du BIA, ces derniers ont été victimes d’une violence « indescriptible », marquant à jamais l’histoire du pays. La présence du camp militaire au centre-ville avait fait craindre un carnage au sein de la population, qui s’était massivement enfuie.
Les témoignages soulignent que l’absence de riposte des soldats du BIA a probablement évité un désastre encore plus grand pour Koudougou.
Plaidoyer pour la reconnaissance nationale
Le RPDL, qui mène cet effort mémoriel depuis la disparition de Boukary Kaboré en 2023, s’emploie chaque année à nettoyer les lieux de l’exécution et à rendre hommage aux victimes.
Cette année, Wilfried Yameogo a exprimé sa gratitude au Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré pour les premières démarches de réhabilitation, notamment la renaissance du BIA, un vœu de longue date.
Le RPDL exhorte le Chef du gouvernement à « revoir leur cas », à entrer en contact avec les familles des victimes pour « partager cette douleur et tenter maintenant de soigner la plaie ».
L’appel est lancé pour que l’année prochaine, la commémoration bénéficie de « plus de monde, plus de visibilité » et que les autorités et les familles des martyrs puissent y participer activement.
En somme, 38 ans après leur sacrifice pour leur attachement à Thomas Sankara et aux idéaux révolutionnaires, les « Martyrs » de Koudougou attendent toujours d’être sortis des oubliettes de l’histoire et de recevoir la reconnaissance et la dignité que la nation leur doit.
Agence d’information du Burkina
PB/bbp






















