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« Ici j’ai demandé aux joueurs de porter l’ambition du pays », Papy Dagba

Doha, 18 nov. 2025 (AIB)-Le vice-président chargé de la commission du football de base, de jeunes et en milieu scolaire et universitaire à la Fédération burkinabè de football, Raymond Papy Dagba est à Doha avec les Etalons cadets pour la Coupe du monde U17. Il joue un rôle essentiel dans le dispositif environnemental au sein de l’équipe et arrive à inculquer l’esprit de combattant dans le mental des mômes. Il leur a demander dans l’entretient qu’il a accordé à l’AIB, de se battre pour le trophée qui est l’ambition du peuple burkinabè. 

Quelle est votre appréciation par rapport à la qualification des Etalons cadets pour les 8e de finale de la coupe du monde U17 face à la tenante du titre l’Allemagne?

C’était un match d’une haute capacité et les enfants étaient préparés pour cela, parce que nous savions que l’équipe allemande était la championne d’Europe et du monde en titre. Ils étaient très aguerris. Ils sont habitués à ces genres de compétitions. Nous avions mis en place une stratégie avec le coach qui est formidable. Et je félicite le coach pour ce qu’il a fait. Il a travaillé sur le système allemand et nous avions vu les failles. Dans toute équipe il y a un leader technique. Nous avons la chance d’avoir un certain Mohamed Zongo dans notre équipe. Un joueur magique que tout le monde du sport parle. Hier j’ai été interviewé sur la chaine qatarie. C’était une première et je remercie les autorités qataries parce qu’ils m’ont donné l’occasion de parler du football de mon pays. Aujourd’hui Mohamed Zongo a prouvé aux yeux du monde qu’il est un grand joueur et que le Burkina est une grande équipe.

Il y a ce que les entraineurs font comme travail, il y a la valeur intrinsèque des joueurs et il y a l’environnement de l’équipe. Est-ce que vous pouvez nous expliquer votre apport aux sein des Etalons cadets?

En tant que responsable des Etalons cadets, j’ai toujours été depuis 1999, date de la première coupe du monde que nous avons joué. Je suis comme un directeur sportif. Je porte en moi les ambitions de l’équipe et ici j’ai demandé aux joueurs de porter l’ambition du pays. Vous savez ce que vit notre pays, la souffrance que les gens vivent de là où ils sortent. J’essaie de les manager au mieux, chacun pour qu’ils soient à leur meilleur forme. J’essaie de discuter techniquement aussi avec les entraineurs parce que je suis aussi un coach. J’ai mes diplômes d’entraîneur. Je suis même allé faire le diplôme d’instructeur au Pays-Bas avec Brama Traoré l’actuel entraineur des Etalons A. Je mets cette vision au service de mon pays. C’est ce que j’ai toujours fait. C’est difficile de comprendre. Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré l’a dit lui même, que c’est une joie d’écouter Papy parler. C’est tellement intense au point qu’il se demandait s’il ne va pas m’amener au front pour que je manage les jeunes soldats, et ça m’a fait rire. Mais la confiance qu’il m’a donné, sincèrement beaucoup dans ma vie, ne m’ont pas donné cette confiance. Aujourd’hui j’essaie de faire tout pour qu’il ait ce plaisir, que le peuple burkinabè ait ce plaisir à travers le sport, à travers le football, à travers ces jeunes joueurs. J’apporte mon soutien de façon inconditionnelle, de façon passionnelle.

En plus de vos diplômes d’entraîneur, comment vous arrivez à faire assimiler les jeunes, sur le côté mental pour qu’ils se défoncent sur le terrain de la sorte?

C’est des enfants et il faut les prendre comme telle. Il faut les éduquer sur le plan du football et il y a des paliers qu’ils doivent franchir. J’essaie de leur montrer qu’ils ont été validés par les coachs, par la Fédération burkinabè de football et par le peuple burkinabè. La validation s’est faite par leur valeur intrinsèque . C’est une chance pour eux de porter le maillot du Burkina avec le drapeau et c’est une fierté. Ils doivent assumer ce drapeau, ils doivent honorer ce maillot. C’est ce que je leur dit à chaque fois. Je regarde chacun dans son pallier, dans sa façon de jouer, dans sa façon d’être. Il arrive souvent que les enfants ont des difficultés autour parce que c’est une équipe. Quand on vit ensemble il y a toujours des soubresauts, des petites difficultés qu’on rencontre. Individuellement je peux discuter avec eux. J’essaie de leur montrer que ta capacité réelle c’est ça. Ne va pas aller au delà de ta capacité réelle. Fait seulement ce que tu connais. Ça sera bien fait et ça va aller pour toi. C’est cette façon individuelle que j’essaie d’inculquer aux jeunes. C’est ce que j’ai dit au petit Zongo: j’espère de toi un but. Tu es très fort du pied gauche. Si tu as une occasion, si tu vois une faille n’hésite pas. Fait ta frappe. Il a toujours fait ça depuis le premier match et aujourd’hui ça nous a sauvé. C’est de cette façon que je procède. Il faut les mettre en confiance. On ne gage rien dans la facilité. Tout ce qu’on obtient dans la vie c’est dans la difficulté. Je les ai rappelé cette parole divine, quand Dieu a dit à Moïse de prendre son peuple et traverser la mer rouge et il aura la liberté et le bonheur. Mais il a fait 40 ans dans la difficulté, dans la famine, la souffrance avant d’atteindre Israël. C’est pour dire que dans la vie, on ne gagne rien dans la facilité. Il faut se battre. Ils ont une chance. Aujourd’hui, en jouant bien vous pouvez changer votre vie et celle de vos familles. Je leur ai demander s’ils veulent être dans la misère, ils ont dit non. J’ai dit donc qu’il faut se battre même si tes couilles vont rester sur le gazon. C’est ainsi que tu vas devenir quelqu’un. C’est difficile mais tu l’obtiendra forcément.

Est-ce qu’à cette compétition, vous avez un slogan comme d’habitudes pour galvaniser davantage les joueurs?

Il y a toujours un slogan qui est magique qu’ils retiennent tous. Je leur ai fait comprendre qu’ils sont de la génération des ripous et ils le scandent à chaque match. Je leur ai fait comprendre qu’ils sont des guerriers. Vous ne devrez jamais abandonner. C’est votre vie à vous.

Avez une idée de cette équipe ougandaise qui sera face à vous pour les 8e de finale?

Oui c’est une équipe athlétique avec des individualités. Mais tactiquement ils peinent un peu. Nous avons travaillé la-dessus. Ils sont forts à un contre un. J’ai regardé leur match contre le Sénégal avant de suivre notre match. Ils sont costauds et nous verrons ce que nous allons faire avec les coachs mais c’est eux coachs qui détiennent la stratégie à mettre en place. Je ne fais que les accompagner.

Agence d’information du Burkina

Interview réalisé à Doha par Adama SALAMBERE

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