Ouahigouya : une partie du « bosquet Salif Diallo », morcelé, borné et mis en vente

Ouagadougou, 24 oct. 2024 (AIB) – Destiné à l’origine à une plantation de gomme arabique utilisée dans l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique, le terrain de 20 ha situé à l’entrée de la ville de Ouahigouya, en bordure de la route nationale n°2, « baptisé bosquet président Salif Diallo » du nom de son initiateur, est morcelé, borné et mis en vente par des individus se réclamant propriétaires terriens, et ce, malgré la mise en garde des autorités, rapporte le quotidien L’Observateur Paalga dans sa parution du jeudi.

Des individus se réclamant propriétaires terriens se seraient accaparé le terrain pour le morceler en parcelles à revendre, rapporte le média.

Le terrain était destiné à un projet de plantation de gomme arabique, lancé à Ouahigouya en 1996 par feu Salifou Diallo, alors ministre de l’Environnement.

Financé par l’Union européenne, ce projet, mis en œuvre dans d’autres provinces du Burkina, était exécuté à Ouahigouya par une union de groupements dénommée « Kogleweogo », qui est passée au statut d’association. Sur la superficie de plus d’une vingtaine d’hectares, des espèces de gomme arabique, ou d’acacia, y avaient été plantées.

L’objectif était de renforcer la contribution du secteur forestier dans la lutte contre la pauvreté, en ce sens que la gomme arabique, utilisée dans les industries agroalimentaires et pharmaceutiques, était exportée en Europe et aux États-Unis, générant ainsi des revenus pour les producteurs, ajoute la même source.

Cependant, à la fin de la deuxième phase du financement du projet en 2004, les producteurs n’ont pas pu pérenniser les acquis.

À Ouahigouya, le terrain a été abandonné, et les arbres, laissés à la merci des animaux, ont été dévastés ces dernières années par les personnes déplacées internes, qui les déracinaient pour en faire du bois de chauffe, déplore le média.

Après le décès de la tête pensante du projet, ses camarades politiques du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont jugé utile de faire revivre le terrain en y plantant des arbres lors des commémorations des anniversaires organisés en sa mémoire.

Entre-temps, l’Association Kogleweogo, faute de moyens pour poursuivre ses activités, aurait décidé de rétrocéder le terrain à la commune de Ouahigouya.
La délégation spéciale, qui souhaitait poursuivre le processus de rétrocession, a entrepris des sorties pour délimiter la superficie du terrain.
Elle constata qu’une bonne partie de la vingtaine d’hectares était occupée par des maisons d’habitation. Une surface de 7 ha n’avait pas été touchée.

Cherchant à connaître les instigateurs de ces constructions, un groupe d’individus surgit pour faire comprendre aux autorités municipales qu’ils sont les propriétaires du terrain et qu’ils l’avaient cédé à Salifou Diallo à sa demande, et non pas à une association, encore moins à la mairie.

Les deux parties multiplient les conciliabules. Au cours du mois d’août 2024, lesdits propriétaires terriens passent à la vitesse supérieure en procédant au morcellement de l’espace.
Deux quartiers de la ville de Ouahigouya, notamment Soumyaga et Souli, se seraient octroyés chacun 3 hectares, puis auraient remis 1 ha à la famille de feu Salif uDiallo.

Toujours selon la même source, quelque temps après le morcellement, au cours de ce même mois d’août 2024, une mission conduite par le ministre de l’Urbanisme, celui de l’Environnement et les autorités municipales, a rencontré sur le site ceux qui se réclament propriétaires des lieux.

La mission aurait suggéré à ses interlocuteurs de surseoir à leurs actions afin qu’un terrain d’entente soit trouvé. Ces derniers ne se
mblent pas avoir prêté une oreille attentive.
Juste après cette rencontre, des travaux de construction ont rapidement démarré sur une partie des lieux, sous la conduite de certains bénéficiaires, avec des annonces de vente à qui veut être acquéreur, constate L’Observateur Paalga.

Agence d’information du Burkina
DNK/ata

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