Burkina Faso-Presse-Revue
L’incarcération de l’ex-ministre Jean-Claude Bouda, à la Une des quotidiens burkinabè
Ouagadougou, 27 mai 2020 (AIB) – Les quotidiens burkinabè de ce mercredi commentent largement, l’arrestation suivie du dépôt, la veille, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) de l’ex-ministre de la Défense Jean-Claude Bouda.
«Justice: L’ex-ministre Jean-Claude Bouda déposé à la MACO», arbore le journal privé Le Pays, précisant que c’était l’information phare de la journée d’hier mardi.
Le quotidien national Sidwaya aborde le sujet dans sa rubrique ‘’On murmure’’ où il fait remarquer que le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) avait déposé une plainte contre l’ex-ministre, en mai 2019, pour des faits de délit d’apparence, d’enrichissement illicite, de fausses déclarations d’intérêts et de patrimoine et de délit d’acceptation de cadeaux indus.
«La plainte du REN-LAC s’est fondée sur l’acquisition d’un patrimoine immobilier par M. Bouda dont le coût s’évaluerait à près du demi-milliard de francs CFA», écrit Sidwaya.
A ce propos, L’Observateur Paalga, le doyen des quotidiens privés burkinabè affiche cette interrogation: «Incarcération Jean-Claude Bouda: Première victime emblématique du délit d’apparence ?».
Le journal rapporte que cette affaire fait suite à la publication, courant 2018 dans les médias et réseaux sociaux, d’une photo de la résidence de Jean-Claude Bouda, alors ministre de la Défense et des Anciens Combattants, dans son fief à Manga qui abritait les festivités du 58e anniversaire de l’indépendance.
L’Observateur Paalga croit savoir que «dans sa déclaration de biens qu’il avait l’obligation de faire, cette villa cossue ne figurait pas dans le patrimoine du ministre dont le compte courant UBA était crédité de 738 938 F alors que le compte d’épargne Ecobank n’affichait que 87 750 F».
De son côté, Aujourd’hui au Faso (privé) établit un lien avec un cas similaire en République démocratique du Congo (RDC), titrant: «De Bouda au Burkina à Kamerhe et Kabund en RD Congo: Les prunes du pouvoir ne résistent-elles plus aux secousses du vent démocratique ? ».
Selon le journal, le temps n’est plutôt pas très beau pour les cadres des partis au pouvoir.
«Au Burkina Faso, un ancien ministre de la Défense a été déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Motif : délit d’apparence et détournements présumés de fonds. En RDC, pareil son de cloche pour Vital Kamerhe, proche du président himself. Une affaire d’argent lui colle également aux baskets», commente l’éditorialiste de Aujourd’hui au Faso.
Et de conclure: «Vivement afin que l’on comprenne que le dirigeant sous le régime démocratique, est d’abord et avant tout, un serviteur de son peuple».
Agence d’information du Burkina
