Sissili : Yacouba Napon, l’ambassadeur culturel de la Sissili et icône de la musique nuni, a tiré sa révérence
Léo, 29 oct. 2025 (AIB)-La Sissili pleure la perte de l’une de ses voix les plus illustres. Yacouba Napon (67 ans), artiste emblématique de la musique tradi-moderne burkinabè et fier représentant de la culture nuni, s’est éteint le mardi 28 octobre 2025, des suites d’une longue maladie. Surnommé « l’ambassadeur culturel de la Sissili », l’artiste a été inhumé le jour même au cimetière du secteur 3 de Léo.
Né à Léo le 1er janvier 1958, Yacouba Napon a développé très tôt un talent autodidacte pour la musique. Reconnu pour sa maîtrise des instruments traditionnels et modernes, notamment la batterie, il a su fusionner les sonorités contemporaines avec le patrimoine musical sissilien — notamment le fourro, le dalo et le tampani — touchant ainsi toutes les générations.
Sa carrière, riche de près de cinq décennies, l’a vu évoluer au sein de formations prestigieuses telles que Les Imbattables Léopards de Bobo et l’Orchestre national. Il a marqué la scène musicale burkinabè avec des titres profonds célébrant l’amour, la cohésion sociale et le travail. Les chansons de son unique album, sorti en 2004, comme Salamatou et Bagala, sont devenues de véritables hymnes locaux. Ces morceaux sont régulièrement diffusés lors d’événements majeurs tels que la SNC, le SIAO, ainsi que les Retrouvailles de Réo et de Léo.
Au-delà de son œuvre, l’artiste laisse le souvenir d’un homme humble, généreux et rassembleur. Son engagement social pour l’unité des jeunes et la préservation de l’environnement a largement dépassé les frontières de la Sissili. Son fils, Abdoul Latif Napon, a témoigné de sa bienveillance :
« Mon père était un homme serviable et il aimait surtout les enfants. »
La disparition de Yacouba Napon crée un vide immense. Eidel Moussa Nébié, dit Papa Tchèfari, son ami personnel, lui a rendu hommage, saluant « un artiste authentique, dont l’œuvre restera gravée dans la mémoire collective ».
Sa musique demeure un pont entre tradition et modernité, constituant un héritage sonore durable et une fierté pour la communauté nuni comme pour le peuple burkinabè.
Agence d’Information du Burkina (AIB)
BAN/ata

 
            





















