Nakambé : 200 villages s’engagent contre l’excision et le mariage d’enfants
Tenkodogo, 23 octobre 2025 (AIB) – Deux cents villages de la région du Nakambé ont réaffirmé, jeudi, leur engagement d’abandon de l’excision et du mariage d’enfants, lors d’une cérémonie régionale qui a réuni autorités administratives, partenaires techniques et financiers ainsi que des délégations issues des communes et villages d’intervention du projet.
Depuis 2018, l’UNICEF accompagne la mise en œuvre du projet « Yirwali » – qui signifie « épanouissement » en langue dioula – en vue de renforcer la protection des droits de l’enfant et d’amener les communautés à abandonner les pratiques traditionnelles néfastes, telles que les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. Selon l’Association Solidarité Action Faire Face (ASAFF), environ 18 000 personnes ont été directement sensibilisées, parmi elles des jeunes filles, des parents, des leaders communautaires et des acteurs éducatifs.
Les données nationales indiquent une baisse progressive de l’excision chez les filles de moins de 15 ans, passant de 23 % en 2003 à 13 % en 2010, puis à 9 % en 2021. Toutefois, l’UNICEF souligne que la crise sécuritaire actuelle, en favorisant les déplacements de populations et le brassage social, pourrait entraîner une recrudescence de ces pratiques.
Représentant le chef de bureau UNICEF pour les régions de l’Est et du Centre-Est, Yacouba Bélem a rappelé que l’abandon durable de ces pratiques dépend des décisions collectives prises au niveau communautaire. Il s’est réjoui de l’implication accrue des autorités coutumières et religieuses dans la transformation des normes sociales.
Children Believe, en partenariat avec l’ASAFF, a indiqué avoir mis en place et formé 200 cellules communautaires de protection de l’enfant ainsi que six réseaux communaux de protection. Ces structures, animées localement, assureront le suivi des engagements pris et le signalement des cas de violations des droits des enfants.
Selon le bilan du projet, 1 200 clubs ont été installés dans les villages, 38 000 causeries éducatives et 400 dialogues communautaires ont été menés. Avant cette rencontre régionale, 200 déclarations publiques d’abandon avaient déjà été réalisées au niveau village.
Des actions d’appui à l’éducation ont également été conduites : distribution de 600 kits scolaires, octroi de 600 frais de scolarité et dotation de 130 bicyclettes au profit d’élèves rencontrant des difficultés de mobilité. Par ailleurs, 1 000 filles scolarisées et non scolarisées prendront part, à partir du 24 octobre 2025, à des formations de courte durée axées sur le développement de compétences pratiques.
Le Gouverneur de la région du Nakambé, le Colonel Aboudou Karim Lamizana, a indiqué que la protection de l’intégrité physique et morale de chaque enfant nécessite un engagement constant de l’ensemble des acteurs. Il a exprimé sa reconnaissance à l’UNICEF pour son soutien financier, ainsi qu’à Children Believe et à l’ASAFF pour leur accompagnement technique dans la mise en œuvre du projet.
Selon les organisateurs, cette journée constitue une étape supplémentaire vers l’élimination de l’excision et du mariage d’enfants dans la région du Nakambé. Des mécanismes communautaires et institutionnels de suivi sont en place afin que les engagements pris se traduisent en comportements protecteurs.
La région du Nakambé entend poursuivre la mobilisation et encourager d’autres communautés à s’inscrire dans cette dynamique, en faveur d’un environnement où les droits de tous les enfants sont pleinement respectés.
Agence d’Information du Burkina
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