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Burkina : La production de compost biologique, un levier d’autonomisation socio-économique pour les femmes déplacées internes, soutenance
Ouagadougou, 24 nov. 2025 (AIB) – Les femmes déplacées internes de Barga ont trouvé à Windiga à Ouahigouya une activité durable et rentable : la production de compost biologique. Longtemps utilisée de manière artisanale dans leurs jardins, cette technique est devenue, grâce à l’accompagnement de partenaires, une véritable source de revenus et un modèle d’intégration socio-économique, soutient Wendpenga Oscar Kinda, dans son mémoire de fin de cycle de master en sciences de gestion.
À Barga, les femmes fabriquaient du compost pour leurs propres besoins maraîchers. Mais une fois réinstallées à Windiga, elles ont découvert que cette pratique pouvait leur permettre de surmonter leur vulnérabilité.
« Elles ont compris que le compost biologique pouvait devenir une activité génératrice de revenus. C’est pourquoi elles ont mis en place un site de production avec du matériel, grâce au soutien de partenaires », explique Wendpenga Oscar Kinda, dans son mémoire de fin de cycle de master en sciences de gestion.
M. Kinda a soutenu lundi à Ouagadougou, à l’Unité de formation et de recherche en Science économique et gestion son mémoire de fin de cycle sous le thème : « Effets de la production de compost biologique sur les conditions de vie des femmes déplacées internes, refugiées, et femmes des communautés hôtes de Ouahigouya : Cas de l’ADDFY ».
L’Association pour le développement durable des femmes déplacées internes, réfugiées et hôtes du Yatenga (ADDFY), compte 110 femmes, organisées autour d’un cycle de production de 45 jours. Le sac de compost est vendu à 7 500 F CFA, permettant à chaque membre de percevoir des revenus réguliers. L’étude révèle qu’une femme peut épargner jusqu’à 16 000 F CFA par cycle, améliorant significativement ses conditions de vie.
De son avis, les impacts sont multiples : scolarisation des enfants, prise en charge des besoins essentiels, autonomie financière et amélioration du statut social des femmes. « Leur situation de déplacées appartient désormais au passé », confie le chercheur, ajoutant que le compost biologique améliore les rendements agricoles tout en préservant l’environnement, contrairement aux engrais chimiques qui dégradent les sols.
Avec l’offensive agro-pastorale initiée par les autorités et la reconquête de plusieurs localités, il estime que « la production de compost biologique, si elle est implémentée à grande échelle, peut contribuer à stabiliser le marché, renforcer l’agroécologie et accroître la sécurité alimentaire ».
L’étude recommande l’accompagnement des femmes à travers la formation, l’installation d’unités de transformation, le marketing, ainsi que la stabilisation du prix du compost afin d’éviter les spéculations. Elle préconise également la facilitation de l’écoulement du produit par la création de partenariats locaux.
« La production du compost biologique est un modèle de développement durable. Elle doit être soutenue pour permettre aux femmes non seulement de vivre dignement, mais aussi de contribuer à la protection de l’environnement », conclut le chercheur.
Le jury a jugé son travail pertinent, utile, actuel, sensible et emphase avec le profil de formation reçue. Elle lui a attribué la note 16/20.
Agence d’information du Burkina
DNK-yos









