BURKINA-CIRCULATION-CASQUE

Sécurité routière:Le port du casque progressivement dans les habitudes des Bobolais

Bobodioulasso,12déc. 2023(AIB)- Les accidents de circulation impliquant les motocyclettes sont légion à Bobo-Dioulasso. Selon le rapport annuel de la police nationale, la ville de Sya enregistre à elle seule 13% des accidents de circulation  répertoriés en 2022 au Burkina Faso. Pour minimiser les traumatismes crâniens, de nombreux usagers de la route ont choisi le port de casques pour se protéger en cas de choc. Le casque devenu de plus en plus leur compagnon de route. Constat !

Mercredi 22 novembre 2023. Devant le site de la Semaine nationale de la culture (SNC), au secteur 22 de Bobo-Dioulasso, l’ambiance est au rendez-vous.Des commerçants comme à leurs habitudes sont installés aux abords de la voie avec leurs marchandises pour attirer la clientèle. Sous une bâche à côté du feu tricolore, Rahim Zongo un commerçant propose aux usagers de la route des casques.

« C’est temps-ci, les casques s’achètent par rapport à avant », confie-t-il. Il affirme que les Bobolais, s’intéressent de plus en plus au casque. « Je peux vendre en moyenne dix casques par jour », fait-il savoir. En ce qui concerne les prix de ces « protège-tête », ils oscillent entre 13 000 et 28 000 F CFA en fonction de la qualité et de la taille. Pour le directeur régional des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière des Hauts-Bassins, Boukari Savadogo, le port de casque a connu une nette amélioration ces derniers jours dans la capitale économique du Burkina Faso.

À l’écouter, cela est sans doute dû aux multiples séances de sensibilisation, notamment lors de la semaine nationale de la sécurité routière qui s’est tenue à Bobo-Dioulasso en août dernier. « Pendant ces séances, des casques étaient offerts gratuitement aux personnes vulnérables », indique le directeur régional.

Cet intérêt au casque de la part des usagers Bobolais est aussi dû à l’implication de certaines structures qui organisent des séances de sensibilisation. C’est le cas de l’Institut supérieur des filières professionnalisantes (ISFP) de Bobo-Dioulasso qui a fait appel en 2021-2022 à l’Office national de la sécurité routière (ONASER) pour sensibiliser son personnel et ses étudiants. Selon le Secrétaire général (SG) de cet institut, Seriba Traoré, les étudiants ont adhéré au port à partir de cette sensibilisation.

Prise de conscience

L’étudiante de 3e en finance comptabilité, Amélie Tiaho porte toujours son casque lorsqu’elle est en circulation. Pour elle, c’est une nécessité vitale. « Le casque  permet de me protéger la tête en cas d’accident de circulation », se convainc-t-elle. L’étudiante pense que le gouvernement doit prendre des mesures afin d’obliger tous les motocyclistes à l’utiliser. Comme l’ISFP, l’association Bien-être sans frontières, aux dires de son président, Joseph Landry Coulibaly, œuvre depuis 2021 pour la promotion du port de cet objet protecteur à travers des activités notamment  la « caravane des casques ».

Malgré cet intérêt, le directeur régional en charge des transports des Hauts-Bassins n’est pas satisfait. «Nous constatons que de nombreux usagers de la route ne portent toujours pas le casque en circulation », se désole Boukari Sawadogo.

L’ambition de son département, à l’écouter, est de parvenir à faire porter le casque par le maximum de Burkinabè. « Cet intérêt doit venir librement et non de façon contraignante. Un citoyen ne doit pas être contraint à porter le casque suite à une loi ou un règlement », souhaite M. Sawadogo.

Le directeur régional estime que le prétexte selon lequel les prix d’achat des casques sont élevés ne justifie pas l’acquisition de ce matériel de protection. « Si les gens sont à même d’acheter une moto à 200 000 ou à 1 000 000 F CFA, ce n’est pas un casque de 15 000 ou 25 000 F CFA qu’ils ne peuvent pas acheter pour se prémunir des conséquences des accidents de la route », argumente Boukari Sawadogo.

Pour faciliter l’acquisition des casques, le gouvernement burkinabè, selon le représentant du département des Transports et de la Mobilité urbaine des Hauts-Bassins, a adopté un décret obligeant les commerçants de moto à vendre les motocyclettes avec des casques. « Nous espérons que l’entrée en vigueur de cette mesure permettra aux usagers non seulement d’avoir un casque, mais aussi de le porter », se nourrit-il d’espoir.

Anne Marie Claire SO

(Stagiaire)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!