Des enseignants-chercheurs œuvrent pour l’amélioration des espèces de poisson les plus produites au Burkina

Bobo-Dioulasso, 14 nov. 2024 (AIB) – L’Unité de recherche en aquaculture et biodiversité aquatique (UR-ABAQ) de l’université Nazi Boni travaille sur des souches de tilapia du Nil et de poisson-chat africain (silure) disponibles au Burkina, afin de les améliorer pour une production plus rentable, au profit des pisciculteurs et de la population en général, a appris l’AIB mercredi.

« Nous travaillons sur (l’amélioration de ) deux souches de tilapia du Nil et de poisson-chat africain provenant du bassin versant de la Comoé, pour les mettre à la disposition des producteurs », a indiqué Dr Santi.

L’enseignant-chercheur, qui expliquait mercredi 13 novembre 2024 les recherches menées dans son laboratoire à des journalistes, a précisé que les travaux portent également sur la production de mâles de ces deux espèces, dont la croissance est plus rapide que celle des femelles.

Selon lui, l’ensemble des recherches de l’Unité de recherche en aquaculture et biodiversité aquatique (UR-ABAQ) de l’université Nazi sur le poisson vise à améliorer les espèces par la reproduction des mâles.

Pour favoriser une croissance rapide des alevins, l’unité de recherche produit son propre aliment, à base de produits et sous-produits agro-agricoles, a indiqué le maître de conférences.

« Nous utilisons tout ce que l’on peut trouver dans les industries agroalimentaires et parmi les produits agricoles pour formuler des aliments répondant aux besoins nutritifs des poissons », a-t-il ajouté.

Selon Dr Saïdou Santi, ces travaux sont menés par des étudiants de différents cycles, issus des universités publiques et privées du pays.

« Ouverte en 1995, cette unité a formé plus d’une centaine d’étudiants de tous cycles confondus, allant de la deuxième année jusqu’au doctorat », a affirmé le spécialiste, précisant que sa structure participe également à la formation de producteurs piscicoles du Burkina et de la sous-région.

M. Santi a souligné que la technique d’élevage du poisson mise en œuvre par l’unité de recherche permet une gestion rationnelle de l’eau, qui est réutilisée pour l’irrigation.

« Nous avons plusieurs niveaux d’intégration, dont le circuit fermé, appelé aquaponie, une méthode combinant culture de poissons et de plantes dans le même système », a détaillé l’enseignant-chercheur.

L’unité rencontre quelques difficultés, a-t-il mentionné, pointant du doigt la pollution génétique causée par les importations massives d’autres souches d’alevins.

Selon lui, ces importations incontrôlées contribuent d’une part à polluer les souches locales et, d’autre part, constituent un frein à leur amélioration.

Une autre difficulté est la rouille, une maladie qui contamine les poissons, sur lesquels le laboratoire compte effectuer ses expérimentations.

Installée au sein du Laboratoire d’étude et de recherche des ressources naturelles et des sciences de l’environnement (LERNSE), cette unité de recherche est placée sous la responsabilité du Pr Aboubacar Toguyeni.
Agence d’information du Burkina
ZO/ata

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