Centre-sud : Des tisseuses sensibilisent à l’utilisation du fil et du pagne made in Burkina

Manga, 12 juin 2025 (AIB) – L’Union régionale des tisseuses du Centre-sud a mené, jeudi, des actions de sensibilisation à l’utilisation du fil 100% coton du Burkina Faso et du pagne Faso danfani, a constaté l’AIB sur place.

La campagne de sensibilisation, menée en collaboration avec la Filature du Sahel (FILSAH), a concerné une caravane d’animation et d’informations à travers les artères de Manga et une rencontre d’échanges avec des tisseuses et les populations de la ville.

L’objectif de cette série d’activités est « d’éclairer davantage les populations et les acteurs du tissage sur les enjeux liés à la consommation locale notamment l’utilisation du fil 100% burkinabè produit par FILSHA pour confectionner le Faso danfani », a indiqué la présidente de l’Union régionale des tisseuses du Centre-sud, Christine Tiemtoré.

Elle a poursuivi en notant que la campagne de sensibilisation vise aussi à rappeler à tous l’appel du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, à promouvoir la consommation locale, un tremplin vers la souveraineté économique.

A travers la ville et face aux tisseuses et aux populations, Mme Tiemtoré et son équipe ont confié dans leur message que l’utilisation du fil local et du pagne Faso danfani made in Burkina a des multiples avantages aussi bien pour les individus, pour l’économie que pour le pays.

« Les producteurs de coton gagnent de l’argent, les usines qui utilisent leur coton créent de l’emploi et développent l’économie nationale et les tisseuses et leurs employés, eux-aussi, ont leur gagne-pain », a-t-elle expliqué.

Outre cela, selon elle, le pagne Faso danfani fait à base du fil local est doux au toucher et ne procure pas d’inconfort pour celui qui le porte quelque soit la température externe.

« Le pagne fait avec le fil importé, lui, par contre, produit une forte chaleur quand vous sortez sous le soleil et pendant la confection du pagne avec ce fil, il dégage des fibres et certaines substances qui peuvent même rendre malade », a souligné Christine Tiemtoré.

Pauline Ouoba, directrice d’un Centre de formation de confection de pagne Faso danfani sise à Manga, a, elle aussi, abondé dans le même sens soulignant qu’en plus de menacer l’économie locale, le fil importé est très souvent mélangé avec du nylon et produit une mauvaise qualité de pagne.

Les services déconcentrés en charge de la Culture et du Commerce du Centre-sud, la police municipale et des structures de promotion de l’artisanat ont soutenu l’initiative des tisseuses.

Pour le président des associations provinciales des artisans et groupements d’artisans du Zoundwéogo, Hermann Zoungrana, la campagne de sensibilisation qu’elles ont entreprise est « une bonne action pour éveiller les consciences sur les dangers de l’utilisation du fil et du pagne importés au détriment de la production locale ».

Il a expliqué que le Centre-sud particulièrement qui est une région limitrophe du Ghana connait, depuis 2022, une importation massive de fils et de pagnes qui s’écoulaient dans les marchés locaux. Fort heureusement, cette tendance est baissière aujourd’hui grâce à « la dynamique de la consommation locale impulsée par les plus hautes autorités et les actions de sensibilisation telles que celle conduite par l’Union des tisseuses du centre-sud », a soutenu Herman Zoungrana.

Pour les consommateurs qui éprouveraient des difficultés à déterminer le bon fil made in Burkina du faux, importé, Christine Tiemtoré les a appelés à faire recours aux professionnels pour leur choix.

Aussi, à l’endroit des tisseuses qui ont pour prétexte la disponibilité du fil importé en plusieurs couleurs pour justifier son utilisation, elle les a exhortées à savoir raison garder en faisant le choix de la qualité et mettant en avant le patriotisme et l’intérêt général, promus à travers la consommation locale. Du reste, elle a souligné que la faitière des tisseuses du Centre-sud envisage de mener des plaidoyers auprès de partenaires d’appui pour plus de formations en teinture au profit des tisseuses locales. Cela, afin que, pour la confection des pagnes Faso danfani, le fil 100% coton burkinabè soit le seul utilisé partout, en toute circonstance et pour le bien de tous, a-t-elle confié.
Agence d’information du Burkina
MZ/AS

Laisser un commentaire