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Burkina : Un collectif déplore de prétendues exactions des VDP dans la lutte contre le terrorisme

Ouagadougou, 23 déc. 2021 (AIB)-Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a déploré jeudi, de prétendues exactions commises par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans la lutte contre le terrorisme. 

« Nous sommes revenus à maintes reprises, à travers des communiqués sur certains cas, où nous dénonçons l’implication des VDP dans des cas d’enlèvements ou de disparitions que ça soit dans la région de l’Est, du Nord ou du Centre-Nord », a déclaré le porte-parole du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) Dr Daouda Diallo.

Pour lui, les exactions des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans la lutte contre le terrorisme ne sont pas de nature à favoriser la cohésion sociale dans le pays.

Dr Diallo était ce jeudi à Ouagadougou, devant la presse pour faire le point de la situation nationale à l’occasion de l’an 3 de la création de sa structure suite au drame de Yirgou (Centre-Nord).

Un drame qui avait coûté la vie à environ 49 personnes, selon les chiffres officiels et à plus de 200 personnes selon le collectif.

Selon Daouda Diallo, en octobre dernier, des individus et des élèves qui avaient le faciès peulh ont été enlevés par des VDP dans la région de l’Est.

Il a également signalé qu’en mai dernier, six personnes ont été enlevées dans le camp des déplacés de Ira à Ouahigouya, avec l’implication des VDP de Koumbri.

« Les corps de ces personnes ont été retrouvés une semaine après leurs enlèvements », a-t-il ajouté.

Pour lui, « les VDP n’ont pas été recrutés pour traquer les peulhs ». « Ce n’est pas leur mission. Ils ont été recrutés et formés pour lutter contre les terroristes », a-t-il soutenu.

D’après le porte-parole du CISC, la stigmatisation des communautés, constitue un danger pour la nation burkinabè.

Poursuivant toujours ses explications, il a fait savoir que certains déplacés ou victimes de Yirgou dans le Centre-Nord ont été aussi tués par des VDP enrôlés dans la lutte contre « les forces du mal ».

« Dès le départ, nous avons recommandé que la question de l’implication des civils dans cette guerre soit bien étudiée », a-t-il poursuivi.

A croire Dr Diallo, l’armée devrait maitriser les tenants et les aboutissants du recrutement des auxiliaires de défense pour ne pas enrôler des individus de moralité « douteuse ou des bandits ».

Dr Diallo a invité l’Etat burkinabè à faire dans l’urgence, la lumière sur le massacre d’Inata et sanctionner les acteurs ayant livrés les braves Forces de défense et de sécurité (FDS) à la faim, à la soif et à l’ennemi.

A ses dires, le gouvernement doit organiser un dialogue avec tous les acteurs sur le vivre-ensemble, sur l’accès aux ressources naturelles et sur les services sociaux de base, dans l’optique de poser les bases d’un Etat-nation.

Le collectif a recommandé l’organisation des assises nationales de toutes les communautés au niveau national pour discuter de toutes les questions conflictuelles liées à la cohésion sociale.

Dr Diallo a rappelé que la situation sécuritaire du pays qui n’a cessé de se dégrader depuis 2016 a causé plus d’un millier de morts, plus d’un million cinq mille personnes déplacées et la fermeture de trois mille écoles sur toute l’etendue du territoire national.

Crée en janvier 2019, après les tueries de Yirgou dans le Centre -Nord, le CISC lutte contre l’impunité et la stigmatisation des communautés au Burkina Faso .

Agence d’information du Burkina

NO/wis 

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