Burkina/Hommage : Le président Lamizana, un exemple de consensus et de bonne gouvernance
Ouagadougou, 5 mai 2025 (AIB) – Le président Aboubacar Sangoulé Lamizana (1966-1980) a marqué l’histoire de la Haute-Volta actuelle Burkina Faso, par sa gestion rigoureuse des deniers publics, l’implication de l’armée dans le développement socio-économique, ainsi que son sens d’écoute et de dialogue.
Arrivé au pouvoir par le hasard de circonstances parce que n’étant pas préparé à assumer les charges du pouvoir, le président Aboubacar Sangoulé Lamizana s’est illustré durant 14 ans par la bonne gouvernance à travers sa gestion rigoureuse de la chose publique.
Dès sa prise du pouvoir à la faveur du soulèvement populaire le 3 janvier 1963, Lamizana avait déclaré qu’il ne venait d’aucune région et qu’il n’était d’aucune ethnie et que sa volonté était de faire en sorte que tous les Voltaïques soient conscients des responsabilités que chacun devait assumer.
Il faut souligner qu’il a pris le pouvoir dans un contexte de crise économique aigue. Il a su faire accepter à la population les sacrifices qu’elle avait refusé sous le régime précédent, à savoir l’austérité budgétaire.
Il avait fait comprendre aux uns et aux autres que les difficultés ne pouvaient être vaincues par un seul homme mais par tous les Burkinabè (Voltaïques à l’époque Ndlr) avec la contribution des militaires qui étaient venus, selon lui, pour aider à réorganiser le pays.
Dans la conduite de l’Etat, le général Lamizana avait opté pour la courtoisie, ce qui lui a valu le qualificatif de débonnaire par ses détracteurs. Dans la gestion de l’État, on l’a même accusé d’être complaisant et paternaliste.
Pour ses laudateurs, il s’agit d’un homme pondéré qui laisse le temps venir, réfléchit toujours en profondeur sur les problèmes avant de poser les actes. Il faut savoir qu’il avait de l’expérience dans la gestion des hommes.
Il a évité tout au long de son règne de froisser ces opposants politiques, les ménageant par moment pour trouver le juste milieu, un compromis. Il s’agit d’un homme pragmatique, de dialogue, qui écoutait les autres, se faisait une idée avant de prendre une décision.
Cet homme de consensus a cependant, dû prendre ses responsabilités devant les mésententes qui caractérisaient la classe politique.
Lamizana avait demandé aux différents protagonistes de s’entendre pour prendre le pouvoir. Devant l’incapacité des partis politiques à s’entendre, il a décidé avec l’armée de prendre le pouvoir le 12 décembre 1966 et de le conserver pendant quatre ans après avoir créé le 9 décembre 1966, le Conseil supérieur des forces armées.
Le 12 décembre 1966, il suspendait en même temps les activités politiques pour une durée de quatre ans.
Du point de vue démocratique, il a renoué avec la démocratie en organisant l’élection le plus disputé de son époque. En effet, il a été mis en ballotage par son adversaire à la présidentielle de 1978. C’est au second tour qu’il a pu triompher. Cette élection a été saluée à son temps comme la plus démocratique.
Sur le plan de la bonne gouvernance, Lamizana a géré de façon rigoureuse, honnête et transparente les deniers publics. Ce qui lui a permis de relever les finances publiques et d’entamer les chantiers du développement. Sous les Tribunaux populaires de la révolution (TPR), l’homme avait été acquitté pour sa gestion de la chose publique.
Sous son magistère, le père de l’armée burkinabè avait su impliquer l’institution dans la production nationale. Elle a été impliquée dans la construction nationale, notamment la réalisation des barrages, des aménagements de périmètres en vue de la production agricole.
Homme de culture, sa contribution dans ce domaine est également énorme. On note la création du FESPACO. Sa politique culturelle s’est poursuivie avec la nationalisation des salles de cinéma pour mettre à la disposition des cinéastes des outils suffisamment performants.
Agence d’information du Burkina
