Tinubu qui voulait agresser le Niger se montre impuissant face aux enlèvements de ses citoyens (papier d’angle)

Ouagadougou, 08 mars 2024 (AIB) – Le Nigéria, c’est plus de 4000 personnes enlevées depuis l’arrivée de Bola Tinubu au pouvoir en mai 2023. Le président nigérian qui voulait livrer bataille contre le Niger peine visiblement à enrayer le fléau des enlèvements dans son pays, devenu une préoccupation majeure. Il avait pourtant promis de s’attaquer aux causes profondes du phénomène. Mais sans stratégie précise connue, son engagement n’est pas couronné de résultats notables dans ce vaste pays où des hommes armés ont kidnappé naguère plus de 200 écoliers

Le raid contre l’école de Kuriga, dans l’Etat de Kaduna, dans le nord-ouest, fait suite à un autre enlèvement massif, dans le nord-est, la semaine dernière, avec plus de 100 personnes toujours portées disparues.

Au début des années 2000, des ravisseurs ciblaient des employés du secteur pétrolier dans le delta du Niger mais le problème s’est aggravé après une insurrection jihadiste en 2009 dans le nord-est du Nigeria.

Les jihadistes de Boko Haram et le groupe rival Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) procèdent encore régulièrement à des enlèvements.

Les milices antijihadistes ont imputé à l’ISWAP l’enlèvement massif de femmes et d’enfants dans des camps de personnes déplacées par le conflit dans le nord-est à Ngala, dans l’Etat de Borno, la semaine dernière.

Mais avec la montée en puissance de bandes criminelles lourdement armées, connues localement sous le nom de « bandits », le nord-ouest est devenu la région la plus touchée par les enlèvements. Les gangs ont visé des écoles et des collèges dans le passé mais ces attaques ont récemment connu une accalmie.

Les gangs qui se livrent à des kidnappings opèrent également dans tout le Nigeria, ciblant tout le monde, des écoliers aux familles des monarques traditionnels.

Plusieurs experts estiment que la crise économique dans ce pays est désormais à l’origine d’une augmentation du nombre des enlèvements, des Nigérians désespérés se tournant vers des activités criminelles pour gagner de l’argent.

« Tout cela, c’est à cause du manque d’argent et de la pauvreté », souligne Emeka Okoro, un expert auprès du cabinet nigérian de conseil en risques SBM Intelligence. »Le niveau de pauvreté dans le nord-ouest est élevé », a-t-il dit à l’AFP. « Les enlèvements sont lucratifs : d’énormes sommes d’argent ont été versées dans le passé pour sauver des écoliers ».

Les chiffres sur les enlèvements sont notoirement peu fiables en l’absence de signalement de tous les cas.

En janvier, la SBM a déclaré en avoir enregistré 3.964 depuis que le président Bola Ahmed Tinubu a pris ses fonctions en mai 2023.

Une loi votée en 2022 interdit de verser de l’argent aux ravisseurs toutefois, de nombreuses familles disent leur absence de confiance dans les autorités et estiment ne pas avoir d’autre choix.

Parmi les méthodes utilisées par les autorités, il y a l’enregistrement des cartes SIM des téléphones portables pour aider à retrouver les ravisseurs

Dans le nord-ouest du Nigeria, les autorités ont tenté de négocier avec des « bandits », de conclure des accords d’amnistie et de déployer des groupes d’autodéfense – mais sans grand succès.

Le président Tinubu a condamné les enlèvements de Kuriga et de Ngala et a ordonné aux forces armées de secourir les personnes enlevées.

« Je suis convaincu que les victimes seront secourues », a-t-il déclaré vendredi.

Le président Tinubu n’a toutefois pas défini de stratégie précise et ses détracteurs affirment que la crise des enlèvements est hors de contrôle.

Agence d’Information du Burkina

Avec l’Agence France-Presse

AMK/ata

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