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Remise à plat des salaires au Burkina : Les syndicats libres se sentent trahis
Ouagadougou, 30 avril 2019(AIB)-La coalition des syndicats libres et indépendants a vu mardi, dans le processus de remise à plat des salaires des agents de l’Etat au Burkina Faso, un acte de trahison du gouvernement, car selon elle, les résolutions au «cas par cas» se poursuivent.
«Le gouvernement a continué dans sa logique de traitement au : ‘’cas par cas’’, en prenant des mesures contraires à l’esprit de la conférence. Ce traitement discriminatoire entre agents publics de l’État, sans associer les Forces vives de la Nation ayant pris part à la conférence, s’apparente à une trahison», a clamé mardi le président de la Coalition des syndicats libres et indépendants du Burkina Paul Kaboré.
M. Kaboré qui s’exprimait mardi devant des journalistes, faisait allusion aux récents accords conclus entre le gouvernement et certains syndicats, alors que la mise en œuvre des recommandations de la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics (juin 2018), n’est pas encore effective.
«Nous dénonçons ces démarches cavalières du gouvernement qui remettent en cause les fondamentaux de la conférence et viennent renforcer l’iniquité constatée lors du diagnostic», a dénoncé Paul Kaboré, par ailleurs secrétaire général de l’Organisation national des syndicats libres (ONSL).
Selon M. Kaboré, «cet état de fait a naturellement ravivé la fronde sociale qui s’était relativement apaisée».
En effet, les syndicats des enseignants sont entrés en sit-in illimité vendredi, après la décision prise mercredi par le gouvernement, d’aider les agents des Finances à éponger leurs dettes, suite à la suppression du très controversé Fonds commun (primes).
«A défaut de l’atteinte des objectifs premiers de la conférence, nous exigeons l’élargissement des avantages concédés depuis la tenue de la conférence jusqu’à nos jours à tous les agents publics de l’Etat», a souhaité Paul Kaboré.
La conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat qui s’est tenue du 12 au 14 juin 2018, a réuni des représentants de la société civile, des autorités coutumières, religieuses et administratives, etc.
Contrairement à la coalition des syndicats libres et indépendants (5 centrales et 21 syndicats autonomes), les autres syndicats dont la puissante Confédération générale du travail au Burkina (CGTB) ont boycotté les travaux.
Agence d’information du Burkina
OR/ata/ak