De gauche à droite, le panel a été animé par Idrissa Sako, Sidwaya Sosthène Ouédraogo et Olivier Somé.

Burkina-Terrorisme-Lutte-Justice-Panel

Procès anti-terroristes : La protection des victimes n’est pas effective, panel

Ouagadougou, 9 sept. 2023(AIB)-Des panelistes réunis hier vendredi par le Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ),  ont appelé à rendre effective, la protection des victimes et des témoins impliqués dans les procès anti-terroristes, afin de parvenir à une véritable justice et à la cohésion sociale.

Les attaques terroristes qui frappent le Burkina Faso depuis huit ans, ont endeuillé de nombreuses familles et entrainé des dommages immenses.

Malheureusement, par peur de représailles, de manque d’informations et de moyens, des victimes vivant en général loin du parquet anti-terroriste de Ouagadougou, n’arrivent pas à faire entendre leurs voix.

Le café-débat organisé dans la soirée du vendredi 8 septembre 2023 par le Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ), sur le thème : «Rôle et place des victimes dans les procès anti-terroristes», a permis aux participants d’en savoir davantage sur cette triste réalité.

«Tant qu’on n’arrivera pas à rendre effectif, la protection des victimes, nous aurons difficilement des victimes utiles dans nos procès. C’est dire que nous allons tenir des procès sans victimes. Nous allons peut-être prononcer des décisions mais nous n’allons pas rendre justice», a affirmé le Substitut du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga II, Idrissa Sako, par ailleurs membre du pôle anti-terroriste.

Selon Idrissa Sako, la protection prend en compte l’intégrité physique de l’intéressé, le changement de domicile, le changement d’identité et tout ce qui va avec, «pour permettre à la victime de contribuer à l’œuvre de justice, sans avoir à craindre pour sa personne ou pour des personnes qui lui sont proches».

Pour l’homme de droit, il ne peut pas avoir de cohésion sociale sans l’implication de toutes les parties. Il en veut pour preuve que des victimes touchées par les remords de leurs bourreaux, ont eu, même à demander pardon pour eux.

De l’avis du second paneliste, Me Olivier Somé, l’Etat fait de son mieux pour protéger les victimes avec notamment la création du Fonds d’assistance judiciaire et l’existence d’un projet de loi qui va encadrer les témoins et les victimes.

Me Somé a également fait cas de la création de pôle judiciaire anti-terroriste et de la signature d’un protocole en 2022 avec les  Nations-Unies pour reconnaitre de facto, les mineurs enrôlés par des groupes terroristes, comme des victimes.

Les femmes et les jeunes filles sont des victimes à part entière des groupes terroristes et l’adoption par l’Etat burkinabè de la loi sur la violence basée sur le genre, participe selon l’avocat, de la lutte contre le terrorisme.

Me Oilvier Somé souhaite que le Fonds d’indemnisation, en cours de création, puisse réparer un tant soit peu les dommages subis par les victimes, favoriser leur prise en charge psychologique et leur réinstallation.

De son point de vue, en l’absence de justice et de réparation, les victimes peuvent se radicaliser avant de se venger.

Notons que le public a été associé de bout en bout à ce café-débat, animé par le président du conseil d’administration du Centre pour la qualité du droit et la justice (CQDJ),  Sidwaya Sosthène Ouédraogo.

D’après M. Ouédraogo, cet exercice visait à faire l’état des lieux de la participation des victimes dans le cours des procès anti-terroristes.

Il s’agissait également d’identifier les défis spécifiques auxquels ils font face, notamment la protection, l’accès à l’information et la participation et le mécanisme de réparation des dommages.

Selon Sidwaya Sosthène Ouédraogo, l’objectif était aussi de dégager des perspectives et des recommandations concrètes pour améliorer le rôle et la place des victimes dans ces procès.

Créé en 2013, le CQDJ est une association qui s’est donné pour vision, de contribuer à l’édification d’une société juste, plus équitable, dans laquelle chaque individu dispose du plein exercice de ses droits.

Agence d’information du Burkina

ATA/ak

 

 

 

 

 

 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!