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Roots Rabat : Les écoles africaines de cinéma invitées à ouvrir des départements de promotion, de distribution et de vente de films africains
Rabat, 17 mars 2023 (AIB)-Il faut que les écoles africaines de cinéma ouvrent des départements de promotion, de distribution et de vente pour vendre et faire vivre les films africains, a préconisé mercredi à Rabat, le directeur du Fond Panafricain pour le Cinéma documentaire Mohamed Saïd Ouma.
« Il faut que toutes les écoles africaines de cinéma ouvrent des départements de promotion, de distribution et de vente de films pour former des jeunes qui vont vendre et faire vivre les films africains », a préconisé ce mercredi à Rabat, le directeur du Fond Panafricain pour le Cinéma documentaire Mohamed Saïd Ouma.
M. Ouma s’exprimait au micro de l’AIB en marge de la 1ere édition de Roots Rabat-Journées du Cinéma Panafricain qui s’est tenue du dimanche 12 au jeudi 16 mars 2023 à Rabat, capitale africaine de la culture sous le Haut Patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Prenant l’exemple sur le Burkina Faso, il a affirmé qu’il n’y a pas « meilleur qu’un agent de vente international burkinabè pour vendre du contenu burkinabè dans le monde parce que ce dernier sait comment positionner la culture à travers le cinéma du Burkina dans le monde ».
Il a estimé que « c’est bien beau de former des cinéastes, des producteurs et des techniciens » mais s’est interrogé sur ce qu’on « fait de ces films après » s’il n’y a personne pour les vendre, les restaurer et les archiver.
Il a fait savoir que « si on n’a pas de promoteurs, de distributeurs, de vendeurs, d’archivistes, de restaurateurs, nos nombreuses productions actuelles sur le continent ne vont pas survivre ».
« Et ce n’est pas un Festival qui va faire ce travail, ni les Fonds de financement de films mais c’est plutôt une tâche pédagogique que les écoles de cinéma doivent s’atteler à faire de façon systémique et vraiment progressive », a-t-il conseillé.
Mohamed Saïd Ouma a aussi déploré le fait que son Fonds reçoit des plans de demande de financements de films africains qui sont irréalistes. « On voit qu’il y a des manques sur les stratégies de productions ».
Ses stratégies selon lui, « devraient être nationales, régionales et sous régionales » mais pas axées sur les réalités d’autres continents.
Il a aussi conseillé aux acteurs du cinéma africain d’identifier et chercher leurs Fonds auprès de privés africains et non au niveau des fonds internationaux où il y a une énorme concurrence avec les producteurs et les cinéastes documentaristes du monde entier.
Ces fonds internationaux, a-t-il poursuivi, « ne sont pas seulement spécialisés sur l’Afrique mais sur le monde de façon globale ».
M. Ouma a aussi déploré chez les cinéastes africains, « le manque de culture cinématographique sur le genre documentaire ».
« Nous ne demandons pas qu’un cinéaste du Burkina, nous donne des références de cinéastes russes ou autre mais il doit au moins avoir une culture sur le cinéaste burkinabè », a-t-il souligné.
Il a fait remarquer qu’on a l’impression « que les jeunes cinéastes ne savent pas qu’il y a une histoire de cinéma dans leur pays alors qu’il y a eu des cinéastes avant eux, plusieurs générations de documentaristes avant eux ».
Le Directeur du fond panafricain pour le cinéma documentaire Mohamed Saïd Ouma a donc encouragé les écoles africaines de cinéma à prendre en compte ses différentes préoccupations dans leur formation.
Agence d’information du Burkina
Entretien réalisé par l’envoyé spécial de l’AIB à Rabat Ibrahima SANOU