Grand Entretien Bilan : Le président Ibrahim Traoré invite le privé à s’adapter en investissant dans les mines et l’agriculture
Ouagadougou, 29 sept. 2025 (AIB) – Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a indiqué dimanche soir, au cours d’un entretien avec la presse nationale et internationale, que l’État va continuer à prendre le contrôle de certains secteurs autrefois occupés par le privé, tout en invitant ce dernier à s’adapter en investissant dans d’autres domaines comme les mines et l’agriculture.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le 30 septembre 2022, l’État burkinabè est intervenu dans le secteur des infrastructures avec la création de l’Office national des barrages et aménagements hydroagricoles (ONBAH) et de Faso-Mêbo ; dans l’industrie avec la création de Faso Kosam, des usines de tomates, la reprise en main de la SN-SOSUCO ; ainsi que dans le secteur minier.
Le chef de l’État a justifié cette orientation lors de son grand entretien bilan de trois années de gouvernance. « Il y a des choses qui doivent revenir à l’État », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Parce que si on laisse tout aux mains du privé, il n’y aura pas de pays. »
En revanche, le président Ibrahim Traoré a encouragé le privé à s’adapter et à investir dans le secteur minier, tout en regrettant que son appel ne soit, à ce jour, pas bien perçu par les opérateurs économiques, à l’exception d’un seul.
« J’ai réuni les opérateurs et je leur ai dit : investissez dans les mines. Mais beaucoup n’ont pas compris. Il y en a un, en tout cas, qui a commencé à investir. Je pense que, dernièrement, j’ai réussi à le joindre et il m’a indiqué que je lui avais ouvert les yeux. Il ne savait pas qu’il y avait de l’argent là-bas », a-t-il affirmé.
Pour le chef de l’État, l’import-export pratiqué par certains opérateurs économiques ne fait que sortir l’argent du pays et n’offre pas d’emplois au peuple. Il y a donc nécessité, selon lui, que ces opérateurs se réorientent en investissant dans les mines mais aussi dans l’agriculture. Dans ce domaine également, il a déploré la réticence persistante des acteurs privés. À ces derniers, le chef de l’État a adressé une mise en garde.
« Ne soyez pas surpris que demain, je dise que personne ne prendra de l’argent pour aller à l’extérieur payer du riz et revenir. Vous investissez pour cultiver le riz. Il faut savoir muter. Il faut savoir s’adapter à l’idéologie de ceux qui dirigent », a-t-il souligné.
Agence d’information du Burkina
WIS/ata
