Bachir Ismaël Ouédraogo : «Il n y a pas cet Etat qui ne veut pas le développement de ses citoyens».

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Fraude d’or : Des pays voisins s’enrichissent sur le dos du Burkina (ministre)

Ouagadougou, 02 fév. 2021 (AIB)-«La richesse du Burkina Faso est en train de s’envoler» parce que la fraude d’or bénéficie à des pays voisins non producteurs du métal, a soutenu mardi, le ministre Bachir Ismaël Ouédraogo, lors d’une rencontre avec des orpailleurs.

«Il y a des pays de la sous-région qui n’ont aucun gramme d’or dans leur sous-sol et qui subitement, se retrouvent avec des exportateurs d’or. Cet or ne vient nulle part que du Burkina Faso», a lancé mardi le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières Bachir Ismaël Ouédraogo.

De son avis, «Il faut qu’on s’organise, qu’on s’entende pour voir comment on va résoudre ce problème parce que c’est la richesse du Burkina Faso qui est en train de s’envoler».

Bachir Ismaël Ouédraogo s’exprimait à l’ouverture de l’Assemblée générale extraordinaire de l’Union nationale des artisans miniers du Burkina (UNAAM-B) et de ses affiliés (ANEAVOR, Wend Kont’Sanem, ASOB et ATIO Houndé).

Il a déclaré que la fraude d’or est estimée entre 10 à 20 tonnes par an.

Masmoudou Sawadogo : «Malgré plusieurs tentatives auprès des autorités, nous sommes toujours dans la tourmente».

Selon le président de l’UNAAM-B, Masmoudou Sawadogo, les artisans miniers font face à la saisie régulière de leur or et de leurs papiers par la Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF).

Ils ont également des difficultés dans l’achat ou dans la vente de l’or avec leurs frères travaillant au Burkina ou dans la sous-région, a ajouté M. Sawadogo.

A en croire son collègue Mahamoudou Rabo, tout détenteur d’or au Burkina Faso est soupçonné d’être un fraudeur.

Afin de réduire les incompréhensions, le leader du Syndicat national des exploitants miniers (SYNEMAB) Mahamoudou Koama a appelé à «une relecture inclusive» du code minier et des autres lois y afférentes.

Masmoudou Sawadogo a insisté sur «la prise de mesures fortes» pour sauver un secteur qui nourrit, selon lui, plusieurs millions de Burkinabè.

«Nous sommes entièrement disposés et disponibles (…) pour que nous puissions ensemble nous réorganiser pour réellement trouver des solutions pérennes », a répondu le ministre Bachir Ismaël Ouédraogo qui avait à ses côtés son collègue délégué aux Mines et aux Carrières Aimé Zongo.

Les artisans miniers venus des quatre coins du Burkina Faso. Au premier plan, les invités d’honneur.

M. Ouédraogo a fait remarquer aux artisans miniers que c’est la première activité à laquelle son collègue et lui, prennent part, depuis leur nomination le 10 janvier 2021.

«Les textes sont déjà en relecture. Mais nous allons le faire aussi en écoutant leurs recommandations», a-t-il promis, assurant que les portes de son département seront toujours ouvertes aux artisans miniers.

Mais en attendant, Bachir Ismaël Ouédraogo les a exhortés à l’ordre et à la discipline ainsi qu’à l’intégrité.

«Le phénomène du terrorisme a aujourd’hui son terreau et son mécanisme de financement qui sont intimement liés à l’orpaillage», a-t-il expliqué.

Aussi, le ministre a appelé ses interlocuteurs à mettre leurs fortunes en commun pour sortir de l’informel et bâtir de grosses sociétés minières burkinabè.

«Il est de bon ton que nous puissions penser aux générations futures, en faisant en sorte que nous ne laissions pas seulement des grands cratères. Mais que nous puissions leur laisser la richesse et un secteur qui a de la plus-value», a-t-il souhaité.

Depuis quelques années, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso, après avoir évincé le coton.

En 2020, le pays a produit 60 tonnes d’or estimées à 2 000 milliards de FCFA contre 50 tonnes d’or en 2019, chiffrées à 1 420 milliards de FCFA.

Agence d’information du Burkina

ata/ak

Photos : Bonaventure PARE/lefaso.net

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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