Burkina – Culture – Promotion – Faso Danfani
Développement endogène : Le Premier ministre burkinabè appelle les « bourgeois » à renaitre en « citoyens ordinaires »
Ouagadougou, 28 nov. 2023 (AIB)- « Beaucoup d’intellectuels pensent et réfléchissent à l’Occidental »… Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyèlem de Tambèla, a appelé mardi, les « bourgeois » et les « privilégiés », à renaitre en « citoyens ordinaires », en adoptant par exemple, le port du pagne tissé local, Faso Danfani, comme le monde rural.
« Chacun doit pouvoir se renier lui-même, en tant que privilégié, en tant que bourgeois, pour renaître en tant que citoyen ordinaire burkinabè », a déclaré le Premier ministre, Dr Apollinaire Kyèlem de Tambèla.
Selon le chef de l’exécutif burkinabè, les citoyens burkinabè doivent s’enraciner dans leur propre terroir par le port du pagne tissé local Faso Danfani, en vue de favoriser un développement endogène du Burkina Faso.
Dr Kyèlem s’exprimait mardi à l’Université Joseph Ki-Zerbo Ouagadougou, lors d’une cérémonie solennelle de port de la toge unique, en Faso Danfani, au profit de 576 promus au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) 2021-2022.
Ces nouveaux promus sont constitués de chargés de recherche, de maîtres assistants, de maîtres de conférences, de professeurs titulaires et de directeurs de recherche des Instituts d’enseignement supérieur et de recherche (IESR).
Le chef du gouvernement a précisé que cette cérémonie demeure un aboutissement d’une volonté politique du gouvernement de la Transition.
Le Conseil des ministres du 2 juin 2023 avait institué le port du Faso Danfani, promotion de Faso Danfani, du Koko dunda, dans les établissements supérieurs au Burkina Faso.
« Au lieu de dépenser de l’argent pour faire venir des tenues d’ailleurs, nous pouvons maintenant les confectionner sur place », a soutenu le Premier ministre.
Dr Apollinaire Kyèlem de Tambéla a expliqué que la vision de l’État consiste à créer des emplois pour les artisans, les couturiers, les couturières, et au développement de l’économie nationale.
À l’écouter, le but de la recherche et de l’enseignement, c’est pouvoir s’adapter à son milieu, or selon lui, beaucoup d’intellectuels pensent et réfléchissent à l’occidental.
« Dorénavant, le professeur burkinabè qui va sortir à l’extérieur avec sa toge reflète d’abord son intégrité et ce sont les valeurs du Burkina Faso qui sont reflétées », a-t-il dit.
Selon le Premier ministre, les paysans des campagnes l’ont compris avec le port du Faso Danfani, car indique-t-il que le problème se pose avec ceux qui se disent être savants et lettrés.
« Nous attendons maintenant les corps judiciaires, magistrats et avocats, nous attendons les corps préfectoraux, les hauts-commissaires, les gouverneurs, nous attendons les corps de la santé, depuis la matrone, les infirmiers, les sage-femmes jusqu’aux médecins », a-t-il exhorté.
Le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Adjima Thombiano, a souligné que la souveraineté d’un peuple se fonde sur sa ferme conviction d’y parvenir et sur les actions collectives et déterminantes de ses filles et fils.
Aux dires de Pr Thombiano, le port de cette nouvelle tenue traduit une rupture avec les idées préconçues qui laissaient penser que tout devrait venir d’ailleurs.
Il a pris l’engagement de perpétuer le combat de nos ancêtres et de répondre aux aspirations légitimes d’un peuple en quête d’une souveraineté réelle et d’un développement endogène du Burkina Faso, dans la dignité.
Cette cérémonie solennelle de port de la toge unique, en Faso Danfani, a été placée sous le thème « Place des institutions d’enseignements supérieurs et de recherche dans la construction de l’identité et l’affirmation de la souveraineté pour un développement endogène du Burkina Faso ».
Agence d’information du Burkina
NO/ata
