L’Otan cherche à convaincre sur son soutien à l’Ukraine dans un contexte morose

BRUXELLES, 28 nov. 2023 (AFP) – L’Otan a cherché mardi à convaincre de la poursuite de son engagement en Ukraine dans un contexte difficile, dominé par le statu quo sur le champ de bataille et les atermoiements des Etats-Unis.

« Je suis confiant » sur la poursuite du soutien militaire américain à l’Ukraine, a lancé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg au début d’une réunion ministérielle à Bruxelles.

L’aide de Washington est pourtant bloquée au Congrès depuis des semaines, en raison de réticences d’élus républicains à contribuer davantage à l’effort de guerre en Ukraine. Les Etats-Unis ont déjà versé 40 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev, et ces élus jugent que le reste peut attendre au moment où Israël, aux prises avec le Hamas, a aussi besoin d’aide.

Et en Europe, plusieurs pays rechignent à débourser davantage. Le versement d’une aide de 20 milliards d’euros suggérée par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell est bloqué, et l’enveloppe globale de 50 milliards d’euros également envisagée pour aider Kiev est pour l’instant restée lettre morte.

A leur arrivée à Bruxelles mardi, plusieurs chefs de la diplomatie ont pourtant promis de ne rien lâcher. « Nous réaffirmerons fortement notre soutien » à l’Ukraine, a assuré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

– « Dans la durée » –

« Nous marquerons, nous réaffirmerons notre soutien à l’Ukraine, un soutien qui doit s’exercer dans la durée, évidemment », a promis la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.

« Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine (…) qui se bat pour sa survie face à l’agresseur russe », a martelé son côté son collègue letton Krisjanis Karins, candidat à la succession de M. Stoltenberg l’an prochain. Il est de « notre intérêt direct de s’assurer que la Russie ne gagne pas cette guerre », a-t-il ajouté.

Il n’empêche, certains s’inquiètent de la lassitude qui gagne certains pays européens après quelque 650 jours de guerre en Ukraine.

« Je ne ressens aucun signe » de lassitude parmi les pays de l’UE, dont 22 sont aussi membres de l’Otan, a assuré Josep Borrell, lors d’une conférence de presse mardi au côté du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.

Ce dernier a aussi insisté sur les succès de la marine ukrainienne en Mer Noire, qui est parvenue à en libérer une partie de la présence russe, permettant ainsi à une « centaine » de navires d’exporter des tonnes de céréales ukrainiennes.

Certains semblent « regarder une autre guerre, sans percevoir la capacité réelle de l’Ukraine à résister », a ajouté M. Borrell, répondant aux inquiétudes sur une ligne de front figée depuis des semaines.

C’est aussi le message que s’efforce de faire passer le secrétaire général de l’Otan, pour qui Kiev continue à « infliger de lourdes pertes » à l’armée russe, en dépit d’une situation « difficile » sur le champ de bataille.

– « Sauver des vies –

« Nous avons besoin de continuer à les soutenir en sachant que plus l’Ukraine sera forte sur le champ de bataille, plus elle le sera à la table de négociations », a-t-il souligné, tout en martelant que la décision d’ouvrir ces négociations appartenait à l’Ukraine et à elle seule.

« Nous n’avons pas d’autre alternative. Celle consistant à laisser le président (Vladimir) Poutine gagner serait une tragédie pour les Ukrainiens et dangereuse pour nous tous », a encore dit Jens Stoltenberg.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a résumé la situation à sa façon: « Il ne s’agit pas de savoir si l’Ukraine peut progresser sur le terrain militaire, il s’agit de sauver des vies ».

Et sauver des vies signifie accélérer l’aide des Alliés à l’Ukraine pour lui permettre d’en finir avec cette guerre le plus vite possible, a-t-elle expliqué.

Ce qui est en jeu, « c’est l’Ukraine qui cherche à permettre à tout son peuple, et particulièrement dans l’est du pays, de vivre en paix et dans la liberté, et surtout de se libérer cette agression brutale », de la part de la Russie, a affirmé Mme Baerbock.

Avec l’AFP

 

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