Plateau central-Ganzourgou
Développement communautaire
50 femmes et jeunes de Boudry renforcent leurs capacités en maraîchage et en extraction de l’or
Zorgho, (AIB)- Du 22 au 25 août 2024, le village de Yaïka, dans la commune de Boudry, a abrité une cession de renforcement des capacités de cinquante femmes et jeunes, dont 26 en maraîchage et 24 en extraction de l’or. Cette initiative, portée par l’Association des femmes du secteur minier du Burkina (AFEMIB) et financée par le Projet d’Appui au renforcement de la gestion du foncier et des mines (PARGFM), a pour objectif de contribuer au développement durable de ces communautés à travers des formations techniques et pratiques.
La formation en extraction de l’or, dirigée par l’ingénieur géologue, Dominique Somé, a porté sur trois modules clés : les techniques d’extraction sécurisée du minerai, les notions de géologie et types de minéralisation, ainsi que le traitement du minerai en toute sécurité. « Nous avons montré aux participants comment utiliser les machines pour améliorer la concentration du minerai tout en respectant les normes de sécurité, tant pour eux-mêmes que pour l’environnement », a-t-il précisé. La sensibilisation à l’abandon des produits chimiques, souvent utilisés sans qualification, a également été un point fort de cette formation.
En parallèle, Justin Natiori, formateur en maraîcherculture, a axé son enseignement sur la culture de l’oignon et de la tomate. Il a abordé des aspects tels que les caractéristiques de ces plantes, leur semis, le repiquage, l’entretien et la fertilisation. La formation a également mis l’accent sur la production de bio-pesticides à base de neem et d’engrais liquide biologique, encourageant ainsi une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Les bénéficiaires ont été vivement encouragés à mettre en pratique les connaissances acquises pour améliorer leurs rendements et leurs revenus.
Une initiative stratégique pour le développement communautaire
La présidente de l’AFEMIB, Mme Lucie Kabré a souligné l’importance de ce projet qui s’inscrit dans un programme national visant à renforcer les compétences de 500 femmes et jeunes sur 10 sites miniers artisanaux du Burkina Faso. « Le projet a débuté en mars avec une étude diagnostique pour identifier les potentiels des zones ciblées. À Boudry, nous avons identifié deux associations : l’une dédiée à la maraîcherculture et l’autre à l’extraction minière », explique-t-elle. L’accent est mis sur la formation technique des bénéficiaires, en vue de leur permettre de travailler selon les normes réglementaires, afin d’augmenter leur rentabilité et garantir leur sécurité.
Un engagement fort des autorités et des bénéficiaires
La supervision de cette formation par le coordonnateur du volet mine du PARGFM, Moïse Ouédraogo, témoigne de l’importance accordée à ce projet par les autorités. « L’objectif global du PARGFM est de faire en sorte que les revenus miniers puissent bénéficier au maximum de personnes, notamment les femmes et les jeunes. Cette formation vise à leur donner les compétences nécessaires pour mieux profiter des ressources minières et les inciter à s’organiser en coopératives pour une efficacité accrue », a-t-il affirmé.
M. Ouédraogo a apprécié la détermination des bénéficiaires et s’est dit satisfait de tout ce qu’il a vu sur le terrain. Il a dit l’importance de l’éducation des femmes dans le secteur minier, déplorant leur faible représentation dans les métiers techniques tels que l’ingénierie minière. « Nous avons prévu d’offrir 100 bourses aux femmes, dont 50 liées à l’exploitation minière, pour encourager leur participation active dans ce secteur », a-t-il ajouté.
Des participants satisfaits et déterminés
Les bénéficiaires de la formation ont exprimé leur satisfaction et leur engagement à appliquer les connaissances acquises. Fati Ouédraogo et Marie Dipama, formées en maraîcherculture, ont remercié l’AFEMIB pour cette opportunité et ont demandé un soutien supplémentaire en matériel pour faciliter la mise en œuvre de leurs nouvelles compétences. « Nous avons appris beaucoup de choses et nous nous engageons à les appliquer », ont-elles déclaré.
Alimata Bonkoungou, participante à la formation en extraction de l’or, a également manifesté sa joie et son enthousiasme pour les compétences acquises. « Cette formation a été bénéfique pour moi », a-t-elle affirmé, en sollicitant également un appui en matériel pour mieux exploiter les connaissances transmises.
Cette initiative de l’AFEMIB, soutenue par le PARGFM, démontre l’importance des formations techniques pour le développement des communautés rurales. En renforçant les capacités des femmes et des jeunes, ces formations contribuent non seulement à leur autonomisation économique, mais aussi à une exploitation plus durable et sécurisée des ressources locales. Les participants, motivés et engagés, sont désormais mieux équipés pour améliorer leurs conditions de vie et contribuer au développement de leur communauté.
Moïse SAMANDOULGOU