Crise politique en France: peu d’impact sur le tourisme et les JO, rassurent les professionnels
Paris, France
En 2023, la France a accueilli 100 millions de visiteurs étrangers selon le gouvernement, ce qui en fait la première destination touristique mondiale, pour 63,5 milliards d’euros de recettes internationales.
Et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron suite à la percée de l’extrême droite française aux européennes, avec l’organisation d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet, arrive en plein pic de la saison touristique.
Et la tension politique est forte, avec rien que ce week-end quelque 21.000 policiers et gendarmes déployés pour encadrer les 150 à 200 manifestations contre l’extrême droite prévues dans toute la France.
Dans un télégramme adressé vendredi aux préfets, consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin rappelle que la « période qui conduit au scrutin est caractérisée par des appels à des manifestations de voie publique, susceptibles d’entraîner des troubles grave à l’ordre public », avec « de violents affrontements entre ultradroite (2.700 individus suivis) et ultragauche (5.500 individus suivis) ».
A la saison touristique classique s’ajoutent les Jeux olympiques de Paris, où sont attendus 15,3 millions de visiteurs dont deux millions d’étrangers, qui débutent le 26 juillet.
« Quel que soit le gouvernement nommé, les pouvoirs publics feront en sorte que pour l’été, les Jeux olympiques soient une réussite », estime néanmoins Dominique Marcel, président de l’Alliance France Tourisme, cercle de réflexion regroupant des grandes entreprises du secteur comme Accor ou Disneyland.
« Pour les JO, l’essentiel du travail a été fait en amont. Toutes les problématiques de sécurité, le transport, la gestion des flux, les sites, tout cela a été anticipé et est prêt », souligne-t-il.
– Importance des images –
« Il n’y a pas d’annulations massives », selon Vanguelis Panayotis, président du cabinet de conseil MKG consulting, évoquant par le passé l’importance des images de la contestation sociale en France, notamment l’an dernier les manifestations contre la réforme des retraites ou la crise dite des « gilets jaunes ».
Lors de la crise des « gilets jaunes », au premier trimestre 2019, la fréquentation hôtelière des visiteurs étrangers avait baissé de 4,8%. Et lors des émeutes de juin 2023 suite à la mort d’un jeune abattu par un policier en région parisienne, les hôteliers « subissaient une vague d’annulation de leurs réservations » dans les zones touchées par les violences, selon le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’Umih.
Les élections, quels que soient les résultats, n’ont pas le même effet sur la fréquentation touristique. La nomination de la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni à la présidence du Conseil en Italie « n’empêche pas le tourisme italien de prospérer », souligne Didier Arino.
Avec AFP
