Argentine: le gouvernement Milei va mettre aux enchères 400 immeubles de l’Etat

Buenos Aires, Argentine

Le gouvernement argentin de l’ultralibéral Javier Milei a annoncé vendredi qu’il allait mettre aux enchères plus de 400 immeubles appartenant à l’Etat dans le pays, ventes qui selon lui devraient rapporter quelque 800 millions de dollars.

L’agence gèrant les biens de l’Etat « va mettre aux enchères plus de 400 immeubles, et en vente 800 autres propriétés, dans le seul but de réduire les dépenses inutiles de l’État », a annoncé le porte-parole de la présidence, Manuel Adorni, lors d’une conférence de presse.

Ces immeubles ont une valeur totale estimée à 800 millions de dollars (740 millions d’euros), a-t-il ajouté.

Parmi les immeubles visés figure l’ex-ministère de la Femme, du Genre et de la Diversité, l’un des portefeuilles que M. Milei avait supprimé peu après son élection en décembre, arguant de longue date de « l’inutilité » d’un tel ministère. Il est devenu « un sous-secrétariat de Protection contre la violence de genre », rattaché au ministère de la Justice.

L’immeuble, situé dans le quartier historique de San Telmo, est estimé à 12,5 millions de dollars (11,5 millions d’euros), et « le budget du ministère en 2023, plus de 54 milliards de pesos (49 millions d’euros) pour 1.100 employés, n’ont pas semblé suffire à atteindre la présumée égalité de genre », a ironisé le porte-parole.

Le gouvernement a aussi annoncé un décret interdisant désormais ce qu’il a qualifié « d’emplois héréditaires » dans la fonction publique –en réalité une pratique de certaines entités de donner préférence ou priorité dans le recrutement, sous certaines conditions et notamment « d’aptitude », au parent d’un employé décédé.

C’était le cas par exemple à la Banque centrale, où une préférence à l’embauche était donnée au conjoint ou enfant d’un employé décédé, et sous condition notamment d’une vulnérabilité économique liée au décès.

Issue d’une vieille convention collective, la norme avait été supprimée en 2018 par un décret du gouvernement libéral de Mauricio Macri, mais le directoire de la Banque l’avait rétablie en 2022, sous le gouvernement de centre-gauche d’Alberto Fernandez.

Le gouvernement Milei « fait un pas de plus pour en finir avec l’Argentine de la caste », a claironné le ministère de la Dérégulation et Transformation de l’Etat, citant des pratiques similaires « d’héritage » dans les administrations des Douanes, des Impôts, de la Sécurité sociale, des Chemins de fer notamment.

« Ces restes médiévaux de privilège de sang (…) persistent dans le secteur public », a dénoncé le ministre Federico Sturzenegger, et « c’est ce que le président Milei a décidé d’éliminer ».

Le gouvernement n’a pas donné d’estimation du nombre d’emplois « héréditaires » ainsi visés.

Avec AFP

Laisser un commentaire