80e session de l’ONU : « Nous ne sommes pas venus aux États-Unis pour quémander », Rimtalba Ouédraogo

New York, 27 septembre 2025 (AIB) – Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rencontré samedi 27 septembre la communauté burkinabè vivant aux États-Unis. Divers sujets touchant à la vie de la Nation burkinabè ont été abordés.

Le sacrifice des FDS, leur engagement et le sursaut collectif du peuple ont permis de réorganiser l’armée, de l’équiper et de renforcer ses effectifs grâce à la mobilisation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ce qui a conduit à des succès notables dans la sécurisation du territoire, mais aussi dans le développement et l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè, a affirmé le Premier ministre.

« Aujourd’hui, sur le front sécuritaire, il y a de très grandes avancées. Nous nous acheminons vers une victoire certaine et prometteuse », a-t-il déclaré.

Toujours dans la dynamique de souveraineté, le chef du gouvernement a insisté sur les efforts consentis dans le domaine agricole. « Sans une meilleure maîtrise de l’eau, nous ne pourrons prétendre atteindre la sécurité alimentaire », a-t-il souligné, saluant la vaillance des producteurs. Les résultats sont encourageants : « L’année dernière, rien que pour les céréales, nous avons produit 6 millions de tonnes. Cette année, nous tablons sur une augmentation de 15 %, ce qui signifie plus de 7 millions de tonnes, dont plus d’un million de tonnes de riz », a-t-il précisé.

Outre l’agriculture, de nombreuses initiatives sont également prises pour dynamiser l’élevage, avec notamment la subvention de campagnes de vaccination du cheptel. Sur le plan éducatif, l’initiative présidentielle vise à réorganiser tout le système, en mettant un accent particulier sur la science et la technologie. « Il nous faut créer une masse critique de scientifiques capables d’innover et de proposer des solutions pratiques aux problèmes du Burkina », a plaidé le Premier ministre.

Concernant la santé, il a indiqué que près de 12 % du budget national y sont consacrés. Grâce aux efforts du chef de l’État, les coûts d’examens tels que l’imagerie médicale, le scanner ou l’IRM ont été considérablement réduits. « La caution de 500 000 F CFA exigée aux patients dialysés a été supprimée », a-t-il annoncé, sous les applaudissements.

« Nous avons quitté la dynamique de tendre la main »

L’initiative présidentielle Faso Mêbo a également occupé une place centrale dans les échanges. Selon le Premier ministre, elle se déploie progressivement dans toutes les régions afin de désenclaver les zones de production, d’aménager les villes et de construire des routes pour accompagner la reconquête du territoire.
« Il faut des routes pour appuyer l’action héroïque de nos combattants et permettre aux zones restées longtemps en marge du développement de bénéficier d’infrastructures », a-t-il expliqué.

Évoquant la Révolution progressiste populaire (RPP), il a exhorté ses compatriotes à se révolter contre les injustices, la domination, la pauvreté et l’insécurité. « Nous ne sommes pas venus aux États-Unis pour quémander. Nous avons quitté la dynamique de tendre la main. Nous ne sommes plus dans cette logique. La nature a béni le Burkina. Rien qu’en début septembre 2025, nous étions déjà à plus de 36 tonnes d’or collectées », a-t-il confié.

Il a également rapporté une anecdote : « Une fois, un diplomate français m’a demandé ce que nous attendions de la France. Je lui ai répondu : tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous laisse tranquilles. Nous ne voulons pas d’aide. Rien qu’en dénonçant les accords de non-double imposition, ce que nous gagnons dépasse largement ce que la France nous donnait. »

Le Premier ministre a en outre assuré que le gouvernement œuvre à simplifier les procédures d’investissement, tant pour les Burkinabè de l’intérieur que pour ceux de la diaspora. La gratuité des visas pour les ressortissants africains s’inscrit, selon lui, dans une vision panafricaniste portée par le capitaine Ibrahim Traoré. « Cette décision vise à montrer que le Burkina est une terre africaine et hospitalière », a-t-il ajouté.

Enfin, répondant à une question sur l’autopsie du défunt Alino Faso, il a rappelé que celle-ci a été ordonnée par la justice et que l’affaire suit son cours. « J’ai bon espoir que la vérité éclatera », a-t-il déclaré.

La diaspora burkinabè aux États-Unis a, pour sa part, salué la démarche et souhaité plein succès à la Révolution progressiste populaire.

Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
(New York)

Sidwaya

 

Laisser un commentaire