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Zorgho : L’OPPREGECC obtient une entente dans le conflit foncier opposant la famille Baguian aux propriétaires terriens de Bokin-Koudgo

Zorgho, (AIB) – Le litige foncier opposant la famille Baguian aux propriétaires terriens de Rainon, un quartier du village de Bokin-Koudgo dans le département de Zorgho, a été examiné le mercredi 3 septembre 2025 par l’Observatoire provincial de prévention et de gestion des conflits communautaires (OPPREGECC), sous la présidence du haut-commissaire, Mme Aminata Sorgho/Gouba. À l’issue des échanges, un consensus a été trouvé en attendant une délimitation définitive des terres après la saison hivernale.

Installée depuis une quarantaine d’années à Rainon après avoir quitté le village de Yougoulmandé, la famille Baguian avait bénéficié d’une portion de terre octroyée par la famille de Talato Kaboré, tout comme Yamba Kaboré, également accueilli quelques années plus tôt. Cependant, les relations se sont progressivement dégradées, notamment à cause des dégâts causés par les animaux de la famille Baguian sur les cultures de Yamba Kaboré, qui avait fini par s’éloigner.

Récemment, une altercation entre un fils Baguian et un jeune du village de Bokin-Koudgo au sujet de limites de parcelles a entraîné des coups et blessures, et l’affaire a été portée devant la justice. Dans l’assignation, la famille Baguian aurait déclaré avoir borné plus de 125 hectares, dont 25 occupés par ses concessions. Informés, les propriétaires terriens ont contesté ces chiffres, affirmant ne pas avoir été consultés. La famille de Yamba Kaboré s’est jointe à eux, réclamant la portion qu’elle avait été contrainte d’abandonner en raison des pertes causées par la divagation des animaux de la famille Baguian et qui est aujourd’hui exploitée par cette dernière.

Saisie du dossier, l’administration locale a engagé des concertations avec les parties. Le préfet, président du tribunal départemental de Zorgho, Valentin Badolo, a indiqué qu’aucune superficie n’avait été bornée selon ses constats. Il a alors obtenu la signature d’un accord dans lequel les propriétaires terriens s’engageaient à autoriser la famille Baguian à parachever l’exploitation des superficies déjà emblavées au titre de la présente campagne agricole, en attendant une solution définitive après l’hivernage.

L’OPPREGECC s’est réuni avec une forte mobilisation des différentes parties prenantes afin de consolider cette entente, avec l’appui technique d’une mission du Secrétariat permanent de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (SP/ONAPREGECC).

Après le rappel des missions de l’organe par le haut-commissaire, le préfet a retracé la genèse du conflit. Les protagonistes – propriétaires terriens, famille de Yamba Kaboré et famille Baguian – ont reconnu que les deux derniers avaient reçu leurs terres de la famille de Talato Kaboré, propriétaire terrien de Rainon. Les tensions se sont cristallisées autour de l’altercation récente et des rumeurs de bornage.

Pour le haut-commissaire, la clé de la résolution réside dans une délimitation claire. Il a proposé que la famille Baguian soit autorisée à poursuivre l’exploitation de ses anciennes superficies pendant cette saison, avant qu’une équipe technique n’accompagne, à l’issue de l’hivernage, les propriétaires terriens et les protagonistes dans une matérialisation définitive des limites. Cette opération devra, selon lui, « servir de repère définitif » afin de prévenir toute contestation future.

La proposition a été acceptée par toutes les parties. Le haut-commissaire a saisi l’occasion pour sensibiliser la famille Baguian à une meilleure gestion de son bétail afin d’éviter de nouveaux conflits de type agriculteurs-éleveurs. Mme Aminata Sorgho a insisté sur la nécessité de rester concentré sur le différend en cours, tout en précisant que d’autres cas similaires pourraient être examinés ultérieurement.

Les protagonistes ont salué la médiation de l’OPPREGECC qui, selon eux, a permis d’éviter une escalade de la violence. Le haut-commissaire a conclu en appelant chacun à la paix, à la tolérance et à la cohésion sociale, gages d’un développement harmonieux des localités.

Les conflits fonciers sont fréquents dans la province du Ganzourgou. Selon le haut-commissaire, la résolution d’environ sept conflits de ce genre figure à l’agenda de l’OPPREGECC dans différentes communes.
Agence d’information du Burkina
MS/ata

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