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SNC Bobo 2023 : Le Pr Yves Dakouo analyse les référents culturels dans les productions littéraires burkinabè. Q

Bobo+Dioulasso  4 mai 2023 (AIB)-Le Pr Yves Dakouo a animé le lundi 1er mai 2023, à Bobo-Dioulasso, un panel sur le thème « Les référents culturels des productions littéraires burkinabè : thématiques endogènes et ancrage social » à l’occasion de la 20è édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) Bobo 2023.

Le Pr Yves Dakouo a indiqué que « les référents culturels désignent les valeurs sur lesquelles sont construites les œuvres littéraires ».

Il a de ce fait relevé deux catégories de référents culturels : endogènes et exogènes.

Pr Yves Dakouo

De son avis, la formulation du thème général de son panel oriente la réflexion vers les référents culturels endogènes, vers les formes culturelles les plus anciennes qui structurent les œuvres littéraires burkinabè.

Il a aussi cité deux types de référents culturels endogènes : matériels et immatériels.

Les référents culturels matériels regroupent selon lui, tous les objets culturels ou naturels qui sont tangibles et susceptibles d’avoir une certaine durée de vie comme les monuments, les œuvres architecturales, picturales, sculpturales, les divers objets fabriqués par l’homme pour ses différents besoins, les éléments archéologiques, etc.

Concernant les référents culturels immatériels, il a souligné que ceux-ci englobent les pratiques des communautés (rites, mariage, deuil, chasse, pêche), langues, fêtes, spectacles, jeux, leurs savoirs et savoir-faire, leur mode d’organisation sociale et de croyance transmis de génération en génération essentiellement par la tradition orale.

De son avis, ce ne sont pas seulement des expressions du passé, mais aussi du présent incluant l’ensemble de la communauté qui les reconnait comme un aspect de leur identité.

Vu l’étendue de son thème, le Pr Yves Dakouo a pris l’option de mener la réflexion sur la composante immatérielle de la culture africaine précisément sur les rites de croyance traditionnelle dans l’univers des œuvres littéraires burkinabè : la fonction des rites sacrificiels.

Il s’agissait selon lui, de montrer comment les productions littéraires burkinabè se fondent sur ces référents immatériels.

Il a expliqué qu’il existe trois types de sacrifice selon le critère intentionnel ou motivationnel qui sont les sacrifice expiatoire, propitiatoire et de remerciement.

Les demandeurs de ces sacrifices, a-t-il fait savoir, se recrutent dans toutes les couches de la société, moderne comme traditionnelle, citadine ou rurale, lettrée ou analphabète.

Il a cité des romans burkinabè qui en parlent. Notamment les romans « La dérive des Bozos, CTA, Rougbêinga » qui parlent des personnages ruraux demandeurs de sacrifices.

Des personnages citadins et lettrés promptes pour des sacrifices afin de conserver leur pouvoir et privilège ou pour en acquérir sont aussi évoqués dans certains romans burkinabè.

On peut citer « l’épave d’Absouya » (le journaliste Taram en quête de guérison), « Père je te pardonne tout » (le directeur Tariam à la recherche d’un héritier mâle), « On a giflé la montagne » (le professeur de médecine Kélétigui contraint d’exécuter des programmes rituels).

Concernant les maitres du rituel, le Pr Dakouo a indiqué qu’ils sont appelés de divers noms : devins, sorciers, marabouts, guérisseurs, sacrificateurs.

Ils sont les délégués des êtres surnaturels ou ont quelques affinités avec eux et occupent une position élevée dans le champ rituel et peuvent même être considérés comme étant les véritables maitres.

Agence d’information du Burkina

WIS/ak 

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