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Sécurisation de la province du Sourou : L’administration de retour dans une commune, après deux ans d’absence
L’administration est de retour dans cette commune du Sourou, située à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la province, et ce après deux ans d’absence. Le constat a été fait le mardi 13 février 2024 dans ladite commune.
C’est jour de marché dans cette commune de la province du Sourou ce mardi 13 février 2024. La place est bondée de marchands et d’acheteurs.
Cette localité était sous l’emprise des groupes terroristes depuis 2021, contraignant l’administration à jeter les clés sous le paillasson.
Des habitants avaient aussi fui la localité pour trouver refuge dans d’autres provinces. Les quelques rares commerçants qui sont restés vivaient le diktat des hommes armés non identifiés.
« Ils venaient acheter du riz et de l’huile. Si tu refuses de leur vendre, soit ils te fouettent sur place ou bien ils t’enlèvent. On ne vendait pas d’alcool ni de cigarettes ici », se souvient Ablassé (nom d’emprunt).
La douleur a été vécue par un de ses voisins qui, dans une tentative de s’approvisionner dans une autre ville, a vu son tricycle confisqué.
« Ce jour-là, ils m’ont dépouillé de tout mon argent. Ils ont brûlé un car qui faisait le trafic sur l’axe devant nous », se rappelle-t-il sous anonymat, tout en précisant que le tricycle a été retrouvé plus tard dans les buissons dépourvus de roues et d’autres accessoires.
Aujourd’hui, depuis septembre 2023, avec la présence des forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP), la confiance s’est installée.
Ceux qui avaient fui la menace reviennent progressivement. L’alcool et la cigarette, jadis interdits refont surface. Les commerçants parcourent une trentaine de kilomètres pour s’approvisionner en marchandises.
« La collaboration avec les FDS et les VDP est tellement franche si bien que s’il y a des risques, ces derniers nous accompagnent. Sinon, nous parcourront la distance sans crainte », indique un commerçant de vivres. Le pain se trouve sur la place du marché. « Le boulanger vient une fois tous les trois jours nous en livrer », raconte avec fierté un vendeur. Du poisson frais comme fumé, on en trouve en quantité. Le poisson fumé est même acheminé vers d’autres villes du pays.
D’autres personnes, à l’image de Ismaël (nom d’emprunt), viennent d’autres provinces pour faire leurs affaires. Il vient de loin chaque jour de marché pour vendre des chaussures et ça marche, à l’entendre. Un ouf de soulagement, c’est le retour de l’administration.
La délégation spéciale fonctionne et le président est sur place. Le centre de Santé offre des soins aux patients.
« Nous avons repris le 15 novembre dernier. Depuis lors, aucun incident n’est survenu. Tous les agents sont présents. Le dispensaire est opérationnel. Le dépôt pharmaceutique est approvisionné régulièrement », énumère un agent soignant.
Après deux ans de suspension des cours, les élèves retrouvent le chemin de l’école. Quatre établissements fonctionnent dans la ville pour le bonheur des enfants et dans quelques villages aux alentours.
La directrice d’une école située à une quinzaine de kilomètres confirme cette reprise et sollicite l’accompagnement des parents pour le retour des enfants en classe.
« Nous avons repris les classes le 1er février passé, après deux bonnes années de fermeture. Tous les élèves ne sont pas encore là. Nous comptons sur l’accompagnement des parents pour leur retour », souhaite-t-elle.
Ce retour de la quiétude a été possible grâce à un travail minutieux des FDS et VDP sur le terrain. C’est ce refrain qui ressort de la bouche de toutes personnes rencontrées.
« Nous sommes résilients et confiants. Les VDP font de leur mieux pour rassurer les élèves et le corps enseignant », reconnait la directrice.
Même son de cloche pour cet habitant sous anonymat de cette commune, qui souhaite de tout cœur que la paix s’installe définitivement.
« Les FDS et VDP sont présents à nos côtés. Nous respectons scrupuleusement leurs consignes de sécurité. Nous souhaitons que Dieu les protège pour qu’ils continuent de défendre la population », laisse-t-il entendre.
La reconnaissance du sacrifice des forces combattantes par la population les galvanise davantage. « Tout le monde dans ce village compte sur nous. C’est un honneur et il n’est plus question pour nous d’abandonner. Nous allons nous battre à tout prix pour que cette localité demeure », insiste un VDP communal.
Agence d’information du Burkina
AS/hb/yo
