Exploitation minière dans les Balé

 

Les enjeux socio-économiques et environnementaux débattus à Bagassi

 

L’Association des femmes du secteur minier du Burkina (AFEMIB) a organisé du 18 au 20 août 2020 à Bagassi, un atelier de renforcement des capacités  des jeunes et des femmes. Cette session a porté sur  les enjeux socio-économiques et environnementaux d’une exploitation minière, la nouvelle norme de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractive (ITIE) et le Fond Minier de Développement Local (FMDL).

 

Trois jours durant, les représentants des associations et structures de jeunesses et de femmes ont été outillés  afin de mieux comprendre les mécanismes d’implantation d’une mine dans leur localité, le rôle de l’ITIE, du FMDL et comment s’engager dans une dynamique de bonne gouvernance des retombées de l’industrie minière implantée dans leur localité à savoir la mine de Yarra Moko c’est-à-dire ROX GOLD. Pour Désiré Nikiéma spécialiste dans la gouvernance des ressources minières et formateur lors de l’atelier, « quand vous avez des jeunes et des femmes qui sont bien formés, qui comprennent le secteur minier et qui s’engagent dans une dynamique de bonne gouvernance, cela est bénéfique aussi bien pour la compagnie minière, l’administration locale et pour la nation entière».

De son avis, il faut qu’ils aient la volonté d’une bonne gouvernance et soient des forces de proposition au-delà des opportunités que leur offrent les mines. Pour Mme Lucie Kabré de l’AFEMIB, cet atelier trouve son importance dans le fait que, le plus souvent les populations ne savent pas qu’elles ont une place dans les discussions, ce qui fait que beaucoup de choses leur échappent et après cela crée des tensions au niveau de la communauté. En tant que OSC, a-t-elle souligné, il est de leur devoir de donner des informations, des éléments importants aux populations pour qu’elles puissent savoir apprécier afin de faire passer leur voix tout au long du processus du projet minier dans leur localité.

Ainsi, a noté Mme Kabré, au terme des travaux, les participants doivent être capables de relayer les informations à leur base, pour une meilleure compréhension des enjeux socio-économiques de la mine au niveau de la commune pour qu’ensemble, ils voient comment améliorer leur quotidien en  y intégrant  la mine et comment saisir les meilleures opportunités qu’elle leur offre. Des propos des participants, on peut lire la déception et la désillusion des avantages qu’ils attendaient de la mine. Pour tous, la mine de leur localité fait très peu pour la population par rapport aux avantages qu’offrait l’exploitation artisanale du site aujourd’hui occupée par ROXGOLD.

Toutefois, la solution de leur insatisfaction se trouve dans les termes du formateur Désiré Nikiéma qui a affirmé qu’en terme de gouvernance minière, tout est question de négociation car rien n’est gagné d’avance et rien n’est non plus perdu d’avance tout est une question de négociation, d’intérêt et de positionnement des rapports de force. C’est l’attitude qu’ils doivent désormais avoir en cas d’installation d’une nouvelle mine et continuer à travailler à savoir une meilleure gouvernance minière dans leur localité. Les priorités des participants ont été recueillies par le formateur.  Ces priorités seront utilisées pour formuler des plaidoyers auprès de qui de droit pour la prise en compte effective des femmes et des jeunes  dans la bonne gouvernance au niveau local.  Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Améliorer la participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance des industries extractives », un projet mis en œuvre par l’AFEMIB, avec l’appui financier et technique de NDI en  collaboration avec l’USAID.

Obkiri Mien /AIB Boromo

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