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Procès Thomas Sankara : 30 ans de prison ferme requis contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando (Papier complet)

Ouagadougou, 8 fév. 2022 (AIB)- Le parquet militaire a requis mardi, 30 ans de prison ferme contre l’ex-président du Faso Blaise Compaoré et son ex-chef de sécurité Hyacinthe Kafando (tous deux jugés par contumace) et 20 ans de prison ferme contre le général Gilbert Diendéré, à constaté l’AIB.

Le parquet militaire a requis ce mardi, 30 ans de prison ferme contre l’ex-président du Faso, Blaise Compaoré et son ex-chef de sécurité Hyacinthe Kafando concernant l’affaire Thomas Sankara et ses douze compagnons d’infortunes.

L’ex-président Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis 2014 est accusé d’ « attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat, assassinat et recel de cadavres » alors que son ex-chef de sécurité Hyacinthe Kafando en fuite, est accusé uniquement « d’attentat à la sureté de l’Etat ».

Le parquet a aussi requis 20 ans ferme contre les accusés Gilbert Diendéré, Bossobè Traoré, Naboswendé Ouédraogo et Idrissa Sawadogo et 11 ans avec sursis contre Jean Pierre Palm, accusé d’ « attentat à la sureté de l’Etat ».

Ils sont poursuivis des mêmes faits que leurs prédécesseurs en plus des chefs d’accusations de « Complicité de recel de cadavres, subornation de témoins ».

Quant au prévenu Pascal Ninda Tondé, l’ex chauffeur du général Diendéré, le parquet a requis 3 ans ferme contre lui avec une amende de 900 mille FCFA et 11 ans ferme contre l’accusé, Elisée Yamba Ilboudo, l’ancien conducteur de Blaise Compaoré.

Le parquet militaire a également requis l’acquittement pour les accusés Alidou Diébré, Hamado Kafando, Tibo Ouédraogo, Albert Pascal Belemlilga et Diakalia Démé pour des faits non constitués.

De son avis, les enfants des victimes doivent savoir que leurs parents font partie de la « race » que la nation n’oubliera jamais.

D’après lui, la vérité sera dite sur l’affaire Thomas Sankara et ses douze compagnons froidement abattus le 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente.

A cet effet, la veuve Mariam Sankara a déploré les 11 ans avec sursis du prévenu, Jean Pierre Palm, au regard de son implication dans l’assassinat du père de la Révolution burkinabè.

Elle pense que le tribunal militaire pourra peut-être corriger cette insuffisance car selon elle, beaucoup d’éléments ont attesté sa culpabilité dans l’affaire Sankara et de ses compagnons d’infortunes.

L’avocat de la famille Sankara, Me Justin Lallogo a noté que la partie civile est satisfaite de la réquisition du parquet militaire concernant les accusés Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Mori Jean Pierre Palm.

Me Lallogo a estimé que le mis en cause, Elisée Yamba Ilboudo doit bénéficier de circonstances atténuantes parce qu’il a permis au tribunal militaire de savoir ce qui s’est passé le 15 octobre 1987.

« Le parquet a requis 11 ans ferme, nous pensons qu’il y a un problème », a-t-il soutenu.
Aux dires de Me Victoria Nébié de la défense, par ailleurs avocat de l’accusé Tibo Ouédraogo, les réquisitions du parquet pouvaient être plus sévères que celles déjà prononcées.

Me Nébié a précisé que certains crimes sont passibles de la prison à perpétuité, les peines (réquisitions) pouvaient être beaucoup lourdes que celles-ci.

Elle a expliqué que la défense n’est pas totalement satisfaite et elle se donnera les moyens pour redresser la barre lors des plaidoiries.

A l’issue de la réquisition contre les accusés, le Tribunal militaire a accordé trois semaines aux avocats de la défense, afin qu’ils se préparent pour les prochaines plaidoiries du procès Thomas Sankara.

La reprise de procès est annoncée pour le mardi 1er mars 2022.

Agence d’information du Burkina

NO/wis/ak

Photo d’archive pour illustration

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