1. La directrice exécutive de l’ADEP, Horthense Lougué : «Ce projet contribuera à réduire la prévalence du mariage d’enfants dans les régions Centre-Est, Centre-Nord et Sud-Ouest.

Lutte contre le mariage d’enfants : Le projet CHAM dépose ses valises au Centre-Nord

Kaya, le 30 juin 2020-(AIB)-L’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), en collaboration avec Plan international Burkina, a organisé, le mardi, un atelier de lancement du projet : «Choisir avec qui et quand se marier», dans la région du Centre-Nord.

Au Burkina Faso, selon le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), réalisé en 2017, 10% des filles sont mariées à l’âge de 15 ans et 52% avant l’âge de 18 ans.

Dans le même rapport, le pays des Hommes intègres fait partie des dix premiers pays en Afrique ayant le plus fort taux de mariage d’enfants, avec une prédominance dans le milieu rural.

Une autre étude réalisée, en 2018, par Plan international Burkina (PIB) révèle que le taux de prévalence du mariage d’enfants dans la région du Centre-Nord est de 82,7%. Cette étude poursuit que ce phénomène persiste dans les régions du Centre-Nord, Centre-Ouest et Sud-Ouest du Burkina Faso.

C’est au regard de cette situation que l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), collaboration avec Plan international Burkina, a mis en œuvre, en novembre 2019, pour une durée de trois ans, le projet : «Choisir avec qui et quand se marier», dans ces trois régions suscitées, afin de réduire cette prévalence.

La cérémonie de lancement dudit projet dans la région du Centre-Nord a eu lieu le mardi 30 juin 2020, à Kaya, après celles du Centre-Ouest et Sud-Ouest.

Pour la directrice exécutive de l’ADEP, Hortense Lougué, l’objectif de cet atelier est de faire un plaidoyer auprès des autorités administratives, leaders communautaires et élus locaux pour solliciter leur engagement, adhésion et accompagnement dans la réalisation du projet CHAM.

2. Les participants se sont engagés à accompagner l’ADEP dans la mise en œuvre dudit projet.

«Le mariage d’enfants trouve sa source dans plusieurs pratiques et normes sociales et culturelles au Burkina Faso. Il est aussi lié à d’autres formes de violences envers les enfants comme les mutilations génitales féminines (MGF) et les relations de pouvoir et de genre entre les femmes et hommes», a déploré la directrice exécutive de l’ADEP.

Aux dires de Hortense Lougué, ce projet a été financé par Plan international Allemagne, la Coopération autrichienne pour le développement et la Suisse, en complicité avec Plan international Burkina, à la hauteur de un milliard de F CFA.

Durant ces trois années de mise en œuvre, plusieurs actions seront menées.  Pour Mme Lougué, il s’agit, entre autres, d’autonomiser les filles et jeunes femmes pour qu’elles assument des rôles de cheffes de file dans les sphères sociales et civiques, développer la masculinité positive, promouvoir le dialogue intergénérationnel et impliquer les garçons et hommes comme alliés contre le mariage d’enfants, à travers des programmes, notamment les champions du changement et renforcer les mécanismes communautaires de protection des filles, garçons et jeunes victimes de toutes formes de violences de genre.

Selon Hortense Lougué, l’ADEP est une organisation de la société civile (OSC) féminine, créée en 1995, par un groupe de femmes et d’hommes. Sa mission est d’œuvrer à l’amélioration du statut et des conditions de vie de la jeune fille, à savoir par son développement de l’exercice de ses droits et par le renforcement de ses capacités à prendre une place significative au sein de la société.

Pour le directeur du bureau Plan International Burkina du Centre-Nord, Clément Méda, le financement du projet CHAM s’explique par le fait qu’il s’inscrit en droite ligne avec les objectifs stratégiques de sa structure au niveau mondial qui mettent l’accent sur la promotion et la protection des droits des enfants, en occurrence ceux des jeunes filles.

Le président de la cérémonie, le Secrétaire général de la région (SGR) du Centre-Nord, Robert Zoungrana, a rassuré la disponibilité des autorités régionales à accompagner les acteurs dans la mise en œuvre réussie dudit projet.

«Ce projet contribuera à réduire la prévalence du mariage d’enfants dans les communautés avec des actions visant le renforcement des capacités du leadership des filles et femmes, le  plaidoyer et l’influence de la législation en faveur de la promotion des droits des enfants et filles», s’est-il réjoui.

Agence d’information du Burkina

Emil Abdoul Razak SEGDA 

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