Loroum : Abbé Etienne Niampa, fils d’un fervent musulman, célèbre ses 25 ans de sacerdoce

Titao, 18 août 2023(AIB)-En 1974, à la veille de son départ au Mali pour l’école coranique, le petit Soumaïla Niampa est pris en charge par son oncle Abbé Gabriel Niampa qui l’inscrit à l’école classique. Après moult péripéties et la bénédiction de son père, Soumaïla devenu Etienne à la faveur du baptême, puis prêtre, a célébré le 15 août 2023, à l’Eglise Notre Dame de Toute Joie de Titao, ses 25 ans de sacerdoce.

Louanges, chants d’adoration, pas de danses en hommage au Seigneur, c’est dans cette ambiance que l’église Notre Dame de Toute Joie de Titao a célébré le mardi 15 août 2023, jour de la Solennité de l’Assomption,  les 25 ans de sacerdoce de l’Abbé Etienne Niampa.

La messe d’action de grâces présidée par l’hôte du jour, a connu la présence de plusieurs fidèles, amis, sympathisants et invités dont des autorités coutumières et religieuses venues témoigner de leurs soutiens.

Fils d’un fervent musulman, Étienne Niampa est né le 31 décembre 1967 à Ouindigui, chef-lieu de commune situé à 17 kilomètres à l’Est de Titao, dans la province du Loroum.

Il fréquente l’école primaire à l’école A de Titao de 1974 à 1981 et poursuit des  études secondaires et supérieures à Ouahigouya et à Dapaong au Togo (cycle philosophie).

En 1993, le jeune Niampa entre au grand séminaire Saint Pierre Claver de Koumi à Bobo-Dioulasso où il en sort en 1998 pour être ordonné prêtre le 4 juillet 1998 par Monseigneur Philippe Ouédraogo, le Cardinal qui préside actuellement la destinée de l’Eglise catholique burkinabè.

L’abbé Niampa entreprend alors sa mission pastorale à la paroisse  Saint Joseph Artisan de Gourcy de 1998 à 2001, à Kongoussi à la paroisse Sainte Thérèse de 2001 à 2005 et de 2005 à 2011 à la paroisse Notre-Dame de l’Annonciation de Bourzanga.

Il retourne sur sa terre natale à Titao de 2011 à 2018 où il est nommé curé de la paroisse Notre Dame de Toute Joie.

Avec le concours des fils et filles de la localité, ses actions aboutissent à la construction et la dédicace de l’église paroissiale.

                                   «Fils d’un fervent musulman»

 De 2018 à 2019, l’abbé Etienne Niampa retourne à la paroisse Saint Joseph Artisan de Gourcy comme curé. De 2019 à 2020, il est appelé à servir la paroisse de Limoges en France. De 2020 à 2023, il est de retour au Burkina Faso à la paroisse Notre-Dame de la Délivrance de Ouahigouya. Depuis 2023, l’abbé Étienne Niampa est aumônier  des malades au Centre Hospitalier Universitaire de Ouahigouya.

Pour la petite histoire, c’est à la veille de son départ pour l’école coranique au Mali que le petit Soumaila qui deviendra plus tard Étienne par le truchement du baptême, sera emmené par son oncle l’abbé Gabriel Niampa qui l’inscrit à l’école classique.

Entre temps, le petit Soumaila décide d’être chrétien. L’oncle Gabriel ne pouvant prendre seul, cet engagement, demande l’avis du père.

Celui-ci ne s’oppose pas et s’en remet à son frère. Quand le fils lui dit plus tard qu’il veut rentrer au grand séminaire de Koumi, le papa reste évasif, garde le silence pendant un bout de temps, déconseillé surtout par des proches. Mais il donna finalement son accord.

Mais le vrai déclic s’est produit en 1997 à la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou quand Étienne Niampa devait être ordonné prêtre.

C’est à cette ordination diaconale que son papa a, selon ses dires, fait le plus grand pas.

 »Ce jour-là, chaque papa devait présenter son enfant. Mon père était bouleversé. Il ne s’attendait pas en tant que musulman, que son nom soit cité  dans une église. C’est ce jour-là qu’il s’est libéré et m’a réellement libéré aussi », a confié l’abbé Étienne.

Et de renchérir : « A la sortie de l’église ce jour-là, il m’a dit qu’il sait que c’est vraiment un appel de Dieu. »

L’abbé Etienne Niampa a pour devise « L’amour du Seigneur, sans fin je le chante’’ (Psaumes 88 verset 2) pour rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait dans sa vie.

Pour l’abbé Étienne Niampa tout ce que Dieu fait est bon.  » Si on compte sur Dieu, il faut tenir bon car rien ne lui est impossible », a-t-il déclaré.

Après ses 25 ans de sacerdoce, les fidèles retiennent de lui, un homme très altruiste, un artisan de la paix et de la cohésion sociale et surtout un homme de foi.

Agence d’information du Burkina

Abdoul Salam OUARMA

AIB-LOROUM

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