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« Le cinéma africain est en train de prendre un nouveau tournant » (Frédéric Kaboré)
Rabat, 13 mars 2023 (AIB)-Le directeur général de l’Institut supérieur de l’image et du son/ Studio-Ecole (ISIS-SE) du Burkina Faso Dr Bangbi Francis Frédéric Kaboré est présent à Rabat au Maroc pour la 1ere édition des Journées du Cinéma Panafricain. Au micro de l’envoyé spécial de l’AIB, il s’est confié. Selon lui « le cinéma africain est en train de prendre un nouveau tournant ». Entretien.
Agence d’information du Burkina (AIB) : Comment appréciez-vous ce nouveau cadre d’expression du cinéma africain qu’est Roots-Rabat-Les Journées du Cinéma Panafricain ?
Dr Bangbi Francis Frédéric Kaboré : Roots Rabat est une autre forme de continuité du Festival panafricain du cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Il regroupe beaucoup de cinéastes venant de toute l’Afrique. 99% de toute l’Afrique de l’ouest est représentée.
Cette opportunité me laisse espérer que le cinéma africain est en train de prendre un nouveau tournant.
Le tournant de la prise de conscience, le tournant de la véritable installation de la relève pour un cinéma africain qui s’affirme davantage et de plus en plus.
AIB : Quand on parle de cinéma, on parle de cinéastes. Quel est aujourd’hui le défi des écoles de formation africaines pour produire des cinéastes de qualité ?
Dr Bangbi Francis Frédéric Kaboré : Je suis ingénieur du son, j’enseigne le cinéma et l’audiovisuel à des jeunes, des plus jeunes et des moins jeunes.
Pour moi, l’enjeu du jour c’est un repositionnement du cinéaste africain dans sa société. Le cinéma est un moyen d’expression avec lequel on veut faire passer des messages.
Nous voulons que le nouveau cinéaste africain se confirme dans la défense de la culture africaine dans un monde où le gagnant gagnant n’est pas respecté.
Le cinéaste africain doit donc se positionner comme un défenseur de la culture africaine et du continent. Aussi bien sur le plan économique que sur le plan de l’affirmation des sociétés africaines.
Le défi que nous avons, c’est de former ces ressources humaines (le cinéaste africain) qui ont une mission historique.
AIB : Quels sont les défis de la toute nouvelle Fédération panafricaine des écoles du cinéma et de l’audiovisuel créé lors du dernier FESPACO à Ouagadougou ?
Dr Bangbi Francis Frédéric Kaboré : Lors de la 28 è édition du Festival panafricain du cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), nous avons créé la toute première Fédération panafricaine des écoles du cinéma et de l’audiovisuel africaine parce qu’il y a des fédérations qui existent à travers le monde.
Il y a le Centre international de liaison des écoles de cinéma et de la télévision qui regroupe plus de 60 pays à travers le monde.
En Afrique, il y a moins de 10 pays qui participent à ce centre. Ce qui veut dire qu’il y a un déficit organisationnel sur notre continent.
Notre continent a donc besoin de parler le même langage, de défendre une idéologie acceptée dans ces principes par tout le monde pour faire face aux contraintes et menaces qui nous viennent d’ailleurs.
Nous sommes dans un monde de concurrence, de combat et nous africains devons avoir une stratégie sinon nous serons battus et nous allons disparaître.
Agence d’information du Burkina
Entretien réalisé depuis Rabat par l’envoyé spécial de l’AIB Ibrahima SANOU