La politique a divisé beaucoup de familles au Burkina, se désole Pr Michel Akotionga
Pô, 30 mars 2024 (AIB)-Les gynécologue de renom Pr Michel Akotionga estime que la façon de faire la politique au Burkina Faso a divisé beaucoup de familles; ce qui l’a poussé à s’en éloigner pour se consacrer aux soins de la femme et de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
La Radio Télévision Nationale du Burkina Faso a déroulé le vendredi 29 mars 2024, au secteur N°5 de Pô dans la province du Nahouri, son tapis d’honneur au professeur Michel Akotionga, médecin spécialiste en gynécologie/enseignant-chercheur, grand acteur de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
Un journaliste de l’AIB a assisté à l’enregistrement de l’émission et a pu recueillir quelques déclarations de l’illustre gynécologue
« Je suis devenu gynécologue pour rendre hommage à ma mère et à toutes les femmes, parce que ma mère m’a tout donné et malheureusement elle n’a pas profité de moi puisqu’elle est décédée à ma première. Chaque fois que j’ai une femme devant moi pendant mon activité, je pense à ma mère. C’est la raison qui m’a amené à défendre leur cause surtout les mutilations génitales (MGF). Je suis optimiste qu’un jour on ne parlera plus de MGF au Burkina Faso », a dit Pr Akotionga à nos confrères de la RTB Radio.
« Je salue la décision du gouvernement de réduire les frais de certains examens, cela permettra aux indigents d’en profiter », a indiqué le professeur à propos de la réduction drastique des frais d’examen des IRM, des scanners et des soins des dialysés.
Sur la conduite de la Transition, Pr Akotionga pense que des actions fortes sont menées et que ce sont les populations qui doivent accompagner ces actions.
La décision d’instituer le 15 comme une journée des traditions, le professeur pense que c’est une bonne chose. Car cela permettra aux uns et aux autres de retourner à leurs sources. Mais il faudra bien l’encadrer.
Pourquoi, le professeur n’a pas embrassé le domaine politique?
Il estime qu’il est très social et les deux ne font pas bon ménage. « Le politicien en Afrique et particulièrement au Burkina Faso considère son adversaire politique comme un ennemi à abattre. C’est ce qui a divisé beaucoup de familles aujourd’hui », indique Pr Michel Akotionga.
De la cohésion sociale, le professeur pense que si elle est ébranlée, cela est imputable aux comportements des politiciens qui ont divisé des familles entières.
Sur la question des Personnes déplacées internes (PDI), c’est une question qui choque une situation déplorable pour le professeur. De son avis, il faut une vraie sensibilisation à leur égard, car selon lui, la plupart des PDI ne voudront plus repartir chez eux après la crise.
Sur la question du foncier, Pr Michel Akotionga estime que nous sommes en face d’un gros problème. S’il n’est pas résolu, cela risque très fort de diviser des villages et même des familles entières car c’est devenu le moyen le plus facile d’avoir de l’argent, explique l’enseignant.
Quant à la lutte contre le terrorisme, le professeur salue l’engagement du chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré et exprime sa reconnaissance aux Forces combattantes pour les efforts et les sacrifices consentis sur le terrain.
Comme attentes, le Professeur Michel Akotionga souhaite qu’une retenue d’eau soit réalisée dans la commune de Pô. Vu que la province regorge de nombreuses potentialités culturelles, architecturales et touristiques, le professeur aimerait voir la province dotée d’un centre culturel afin de permettre aux jeunes de se former.
Pour terminer, le professeur invite la jeune génération à ne pas tout attendre des autres, à ne pas se décourager, à préserver et à prendre des risques afin de construire leur vie.
Au cours de l’émission, des témoignages des proches, amis, connaissances et camarades ont été diffusés.
Ils reconnaissent tous un homme profondément humain, disponible, humble qui a des valeurs africaines avec un contact facile. Aussi, sa famille, ses amis et ses voisins de Pô sont venus le soutenir au cours de l’émission. Agence d’information du Burkina
Hamidou K. OUENA
