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Congo-Brazzaville: Décès de Pascal Lissouba, ancien président démocratiquement élu

Ouagadougou, 25 août 2020 (AIB) – L’ancien président démocratiquement élu du Congo-Brazzaville, Pascal Lissouba, est décédé hier lundi à Perpignan, dans le sud de la France, à l’âge de 88 ans.

«Le président Lissouba est décédé aujourd’hui des suites d’une maladie», a déclaré lundi à l’AFP le député Honoré Sayi, porte-parole de son parti, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS).

«Avec un cœur lourd et meurtri, je vous annonce le décès ce lundi 24 août 2020 de mon père, le professeur Pascal Lissouba, ancien président de la République du Congo, à son domicile en France», a écrit sur Facebook, Jérémie Lissouba, fils du président Lissouba et député congolais.

Pour le président du parti politique qu’il a créé l’UPADS,  Pascal Tsaty Mabiala, «son plus grand héritage, c’est d’avoir introduit le jeu démocratique» au Congo-Brazzaville et prôné «l’esprit du consensus».

Le président Pascal Lissouba est le premier président démocratiquement élu du Congo-Brazzaville, en 1992, face au général Denis Sassou Nguesso qui était au pouvoir depuis 12 ans.

Pour son ancienne directrice de cabinet qui préside aujourd’hui,  la Fédération de l’opposition congolaise, Claudine Munari, à l’arrivée au pouvoir de Pascal Lissouba, en septembre 1992, les caisses de l’Etat étaient vides.

Selon elle, «on a fait un procès à Pascal Lissouba en disant qu’il menaçait les intérêts de la France parce qu’il a demandé qu’on revisite la part du Congo dans le pétrole».

«On a passé quatre mois sans salaires des fonctionnaires, (la société pétrolière française) Elf a refusé de nous aider  d’où la signature de ce contrat avec (la société américaine) Oxi qui nous a valu tous les malheurs du monde et qui a condamné le régime de Pascal Lissouba», a-t-elle déclaré.

Le 5 juin 1997, à quelques semaines avant la présidentielle prévue le 27 juillet, de violents combats éclatent dans la capitale, Brazzaville entre d’un côté, les milices de Pascal Lissouba et de son dernier Premier ministre Bernard Kolélas à celles du général Dénis Sassou Nguesso, actuel président de la République.

Après cinq mois de combats, Pascal Lissouba perd le pouvoir et est contraint à l’exil pour la seconde fois et le pays enregistre entre 4 000 et 10 000 personnes tuées.

Avant d’accéder à la présidence de la république, le président Pascal Lissouba, agronome de formation, a été ministre de l’agriculture et premier ministre du second président du Congo Alphonse Massamba Débat qui a dirigé le pays de 1963 à 1966.

Le 18 mars 1977, quelques heures après l’assassinat du commandant-président Marien Ngouabi (1966-1977), Pascal Lissouba est mis aux arrêts sur ordre du ministre de la Défense Denis Sassou-Nguesso.

Condamné à mort le 25 mars, par une cour martiale pour complicité dans la conspiration qui a conduit à la mort du président Ngouabi, il évite le peloton d’exécution grâce à l’intervention du président Gabonais Omar Bongo.

Libéré, le président Pascal Lissouba, mène un premier exil de onze années en France, entre 1979 et 1990. Il enseigne la génétique à l’université de Créteil puis entre à l’Unesco en 1985 comme directeur du secteur sciences exactes et naturelles.

Malheureusement, pour le président Pascal Lissouba, le soutien du président gabonais Omar Bongo ne sera pas en sa faveur lors de la guerre civile de 1997 parce qu’entre temps, ce dernier avait épousé en 1990, Edith Lucie N’Guesso, la fille de Dénis Sassou N’Guesso.

Agence d’information du Burkina

WIS/ak

Source : RFI

Photo : RFI

 

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