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Burkina : un ancien gouverneur de la BCEAO s’interroge sur le jeu trouble des anti-FCFA

Ouagadougou, 27 fév. 2019 (AIB)-L’ancien gouverneur de la BCEAO, le Burkinabè Damo Justin Baro a accusé les partisans de l’abolition immédiate du FCFA, d’user de stratagème émotionnel, à la place d’arguments techniques,  pour mobiliser la jeunesse africaine à leur cause politique.

«Je continue de m’interroger sur les objectifs réels de ce branle-bas antifranc CFA, au moment où une «Task Force» de Chefs d’Etat (Côte d’Ivoire, Nigéria, Ghana, Togo, Niger et Sénégal) a pris en charge le processus d’élaboration d’une nouvelle monnaie CEDEAO. (…)

Si tout cela est clairement perçu et que l’on tient à en découdre, alors, l’objectif poursuivi par les antifranc CFA est clair : c’est d’instaurer un débat émotionnel et subjectif pour mobiliser la jeunesse au service de préoccupations d’ordre politique», a indiqué l’ancien gouverneur de la BCEAO Damo Justin Baro.

Il se confiait dans une longue interview publiée mercredi par le quotidien privé l’Observateur Paalga, en version papier et en ligne.

«Avec les anti-CFA, les arguments techniques ne sont pas appropriés pour mobiliser. Il faut être initié à cette science de l’économie monétaire. Tandis que, politiquement et émotionnellement, c’est la sensibilité, le cœur qui réagit. Lorsque l’on parle de colonisation, d’exploitation, personne n’est insensible à cela», a ajouté M. Barro.

De nombreux économistes et activistes dont Kémi Séba militent pour la fin du FCFA, une monnaie créée sous l’empire colonial français en 1945 et toujours en service dans 14 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le débat a provoqué une rupture diplomatique en janvier, lorsque le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio a accusé la France d’appauvrir l’Afrique grâce au FCFA  et d’alimenter ainsi l’immigration.

«Qu’ont fait les peuples de cette zone CFA à ce vice-président du Conseil italien pour qu’il veuille précipiter la fin d’une monnaie stable qui leur permet de consommer, de produire, d’échanger et de vendre à l’intérieur comme à l’extérieur de leur zone ?»  (…) S’il a des démêlés avec la France, qu’il s’explique directement avec elle. Il n’a pas besoin de mêler le CFA à ses explications», a réagi Damo Justin Baro.

M. Baro a également dénoncé sans le nommer le franco-béninois Kémi Séba et ses camarades qui selon lui, assurent leurs arrières avec leurs passeports français, tout en menant la lutte en Afrique contre la France à propos du FCFA.

«Je les comprends en ce sens qu’ils garantissent leurs arrières en ayant un document d’identité français pour s’assurer qu’à tout moment, ils peuvent retourner chez eux en laissant derrière eux, nos populations souffrant dans leurs villages des nombreux effets pervers d’une dévaluation ou d’une disparition non préparée du franc CFA ou même d’une dépréciation du franc CFA liée à leurs déclarations et agitations intempestives», a assuré Damo Justin Baro.

Agence d’information du Burkina

ata/ak

Photo d’archive : présidence du Faso.

Lire l’interview en intégralité en cliquant sur : http://www.lobservateur.bf/index.php?option=com_k2&view=item&id=3612:sankara-m%E2%80%99avait-dit-%C2%ABnous-n%E2%80%99allons-pas-quitter-le-franc-cfa%C2%BB-damo-justin-baro,-ministre-des-finances-sous-le-cnr&Itemid=112

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