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Burkina: la Voûte nubienne pour résoudre le problème de confort thermique dans l’habitat (Thèse)

Ouagadougou, le 23 juin 2023 (AIB)-Construire des maisons durables en utilisant des briques en banco, sans bois ni tôle… La technique ancestrale de la voûte nubienne, vielle de plusieurs millénaires, a été le centre d’intérêt du doctorant en physique appliquée Karim Toussakoé  qui a convaincu le jury, de sa capacité à résoudre le problème du confort thermique dans l’habitat au Burkina, avec en sus, la valorisation des matériaux locaux de construction.

 Karim Toussakoé a défendu le samedi 17 juin 2023 à l’Université Joseph KI-Zerbo de Ouagadougou, sa thèse de doctorat unique en physique appliquée, en proposant la Voûte nubienne comme une alternative qui peut contribuer à résoudre la problématique du confort thermique dans l’habitat au Burkina Faso et à valoriser les matériaux locaux.

Au terme de l’étude, « nous sommes arrivés à montrer qu’avec la voûte nubienne la température est stable à l’intérieur. Le confort y est également bon. Cette technique contribue de ce fait à la diminution de la consommation d’énergie», a indiqué Karim Toussakoé.

Pour lui, cette technique de construction a des avantages concernant le confort thermique et avec elle « on n’a pas besoin d’un système de ventilation encore moins de climatisation».

La thèse de doctorat unique en physique appliquée, spécialité : énergétique/physique du bâtiment, porte le thème : «Etude du confort thermique dans l’habitat voûte nubienne au Burkina Faso».

« La voûte nubienne devient alors une technique à la fois ancestrale et innovante, par ses origines doublées de sa capacité à répondre à de nombreux défis actuels et à venir, notamment celui du confort thermique dans l’habitat», a indiqué Karim Toussakoé.

Selon lui, la voûte nubienne permet également de lutter contre la désertification.

Il a précisé que cette technique constructive, contribue à l’amélioration du confort et de la salubrité, au renforcement des économies et savoir-faire locaux, à l’éco-construction en valorisant les matériaux locaux et à l’adaptation aux changements climatiques.

M. Toussakoé a ajouté que des études ont prouvé que la voûte nubienne permet de conserver des produits périssables comme les oignons avec un taux de «pourrissement nul».

Pour l’impétrant, ce type d’habitat répond également à la pénurie de logements en milieu urbain au Burkina Faso, en permettant de contrer «la hausse vertigineuse des prix de matériaux de construction des ‘’habitats dits modernes’’, ne permettant pas à une large partie de la population d’avoir accès à un habitat décent.

« Aujourd’hui on assiste de plus en plus à une certaine standardisation des constructions qui consiste à construire ‘’en dur’’ et à installer une toiture en tôle ondulée, négligeant les matériaux locaux et ignorant complètement les contraintes climatiques et environnementales », a-t-il souligné.

Cette manière de procéder s’est développée à cause d’un manque de fiabilité dans le traitement des matériaux locaux.

«Par souci d’efficacité, nous devrions réorienter l’effort de nos recherches sur un type d’habitat traditionnel. Ce type d’habitat pouvant répondre à une fraction importante du marché et dont le coût au mètre carré» sera nettement avantageux, a-t-il poursuivi.

La voûte nubienne est un procédé architectural antique, venu du haut Nil et historiquement inconnue dans les autres régions africaines.

Cette technique permet de bâtir avec des matériaux et compétences locaux, des bâtiments de toitures voutées.

C’est un procédé n’utilisant ni le bois, devenu rare, ni la tôle, chère et inadaptée.

Les spécificités de cette technique consistent en l’utilisation de terre crue, matière première abondante, malaxée sous forme de mortier et de briques séchées au soleil et en l’absence de coffrage pour le bâti de la partie voutée.

M. Toussakoé a dit aussi que des recherches ont prouvé que la technologie voûte nubienne est un modèle de construction adapté au climat sahélien qui doit être vulgarisé.

Le jury présidé par Sié Kam, Professeur titulaire à l’Université Joseph KI-Zerbo de Ouagadougou, a reconnu le travail d’actualité, scientifique et digne d’intérêt de l’impétrant et lui a décerné le grade de docteur de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, avec mention très honorable.
Agence d’information du Burkina
DNK/as/ata

 

 

 

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