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Burkina/Divulgation coût du véhicule du ministre de Culture : un citoyen dénonce une  «main malveillante»

Ouagadougou, 10 juil. 2021 (AIB) – Dans l’affaire du véhicule de 96 millions FCFA de la ministre en charge de la Culture, un citoyen dénonce, dans un écrit, parvenu à l’AIB, une « main malveillante » qui aurait divulgué la lettre de la ministre déléguée au budget.

L’auteur de l’écrit Seydou Boundaoné, producteur et réalisateur fait référence à une lettre de la ministre déléguée au budget adressée à la ministre en charge de la Culture qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux.

La lettre datée du 29 avril dernier, informe la ministre de la Culture de la mise à sa disposition d’« un appui exceptionnel de 96 millions FCFA en vue de l’acquisition du véhicule » qu’elle a demandé.

Pour Seydou Boundaoné, la divulgation de la lettre est « une preuve matérielle irréfutable qui montre la responsabilité d’un agent public indélicat ».

«Où peut bien se cacher cette main malveillante ? » s’est-il questionné avant d’énumérer des pistes « au ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID) ou encore au ministère en charge de la Culture ? ».

« Cette main agirait-elle pour son propre compte, pour satisfaire une soif de nuisance ou serait-elle au service de politiques, tapis dans l’ombre ? », a-t-il poursuivi, sa série de questionnement.

L’information sur l’achat du véhicule a été révélée par le journal le Reporter dans sa dernière parution du 1er au 15 juillet 2021 sous le titre « ministère de la culture : une voiture de 96 millions FCFA pour la ministre Elise Thiombiano ».

Dans une précédente parution datée du 15 au 31 mars 2021, le journal évoquait un autre sujet sous le titre « ministère de la culture, des arts et du Tourisme : la ministre Elyse Thiombiano et les véhicules 4×4 ».

Faisant un rapprochement entre les deux papiers signés par le même journaliste Aimé Kobo Nabaloum, Seydou Boundaoné estime que cela ressemble à « un acharnement de l’intéressé contre la ministre ».

«Il ne peut en être autrement, car lui qui est censé apporter lumière au public, soulève des questions sans chercher à apporter des réponses », argumente Boundaoné.

Le producteur-réalisateur considère qu’« une enquête sérieuse peut imposer un an, voire plus », aussi, il « ne comprend pas que le journaliste s’empresse de  publier son article ».

Pour lui, « Il y a une volonté manifeste de nuire » et cela « en faveur de qui et dans quel intérêt ? Qui dans les deux ministères serait proche dudit journaliste ? », demande-t-il de nouveau.

Seydou Boundaoné poursuit son analyse par une critique de « la fonction publique burkinabè » qui selon lui « est malade (…) agonise et pue, depuis quelques années ».

Il en veut pour preuve que « les acteurs sont incapables de garder le moindre secret professionnel. Ils piétinent l’éthique professionnelle et la déontologie. Plus grave, ils ont perdu le sens de l’obligation de réserve ».

« On peut comprendre, quand il s’agit d’agents, mais cela est d’autant plus intolérable quand on parle de responsables qui ont été nommés en conseils des  ministres » relève-t-il.

 

Il précise que « c’est ici que l’Etat est attendu » à savoir « comment gère-t-il les délateurs ? Comment faire pour ne plus que d’éventuels cas n’arrivent dans la fonction publique ? »

Seydou Boundaoné trouve qu’« au-delà du montant (du véhicule) qui peut légitimement offusquer le citoyen lambda, il serait bien de s’interroger sur la moralité et la psychologie des agents de l’administration publique ».

Depuis la révélation du coût du véhicule et la divulgation de la lettre de la ministre déléguée au budget adressée à sa collègue de la Culture,  les réactions se succèdent sur les réseaux sociaux.

Dans un de ces nombreux postes sur le sujet sur Facebook, Rasmané Zinaba écrit « 96 millions pour la nouvelle voiture de la ministre de la culture ! Le vol et le pillage continuent au pays du mouta mouta Land ».

 

Selon lui, « dans un pays où on demande de serrer la ceinture c’est une dépense outrancière de gens qui ne se soucient pas de la misère ambiante ».

Pour le directeur général de la Télévision privé Burkina Info, Ismaël Ouédraogo, « 96 millions pour un véhicule de ministre, (c’est) inadmissible dans un pays sous perfusion et en guerre ».

« Aucune explication ne peut justifier que le Burkina qui pleure tous les jours de manque de moyens, puisse valider une telle dépense au sommet de l’état », soutient-il.

Sur le sujet, l’activiste Maix Somé écrit sur sa page Facebook, que « 96 000 000 FCFA, c’est tout de même 146 351€… (et poursuit que) même en France, peu de gens mettent autant de fric dans une voiture !!! ».

Il croit que « forcément, cela ne pouvait que susciter la polémique ! » et indexe « la communication gouvernementale (qui selon lui) jette une fois de plus de l’huile sur le feu ».

 

Réagissant sur le sujet au sortir du Conseil des ministres du mercredi dernier, le ministre de la Communication Ousséni Tamboura a affirmé que l’achat du véhicule « est une pratique légale » en précisant qu’il n’est « pas bien placé pour juger de l’aspect moral ».

 

Concernant la lettre de la ministre déléguée au budget sur les réseaux sociaux, Ousséni Tamboura a appelé à « la responsabilité de tous ».

 

« Un document administratif qui se balade comme cela, cela pose des problèmes. Il faut nous même, nous abstenir de mettre (les documents publics comme privés) sur la place publique », a conseillé le ministre Tamboura.

 

Agence d’information du Burkina

WIS/ata/ak

 

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