Soutenance de thèse : Les troubles externalisés (agressivité, opposition, provocation) chez l’enfant traduisent des besoins affectivo-relationnels non satisfaits, Dr Idrissa Kaboré
Ouagadougou, 26 décembre 2025 (AIB) – Les troubles externalisés chez les enfants en milieu préscolaire constituent avant tout l’expression de besoins développementaux non satisfaits et de carences affectives précoces, a soutenu vendredi Dr Idrissa Kaboré, lors de la soutenance de sa thèse de doctorat en Sciences de l’homme et de la société, mention psychologie, spécialité psychologie clinique et psychopathologie.
La recherche a porté sur les trajectoires développementales et les besoins spécifiques des enfants présentant des troubles externalisés en milieu préscolaire burkinabè, un thème jugé original et pertinent, car encore peu exploré dans les contextes africain et burkinabè, selon les membres du jury.
Selon Dr Idrissa Kaboré, par ailleurs Inspecteur Général de l’Éducagion de la Petite Enfance, l’étude, menée auprès d’enfants âgés de 3 à 6 ans, met en évidence que les troubles externalisés tels que l’hyperactivité, l’agressivité, l’opposition, l’irritabilité ou les crises de colère, entravent significativement les processus d’apprentissage dès le préscolaire et compromettent l’adaptation scolaire et sociale.
Le chercheur souligne que ces trajectoires développementales sont étroitement liées à des carences affectives précoces, parfois repérables dès la grossesse, la période de l’allaitement ou les premières années de vie. Les désorganisations familiales, l’instabilité du cadre de vie, les pratiques éducatives insoutenantes ainsi que le manque d’attention et de disponibilité affective des figures parentales constituent également des facteurs de risque clé dans l’émergence et le maintien de ces troubles.
Face à cette situation, Dr Kaboré invite les Éducateurs de la Petite Enfance, les parents et la société dans son ensemble à ne plus lire les troubles externalisés comme de simples déficits comportementaux (indiscipline, mauvaise éducation, etc.), mais comme de signaux d’alerte sur le plan développemental.
Il soutient qu’une prise en charge précoce, globale et adaptée des troubles externalisés dès le préscolaire contribuerait à la construction d’un capital humain de qualité, indispensable au développement durable du Burkina Faso.
À cet effet, le psychologue recommande notamment la sensibilisation et la formation des parents sur les besoins développementaux et affectifs fondamentaux de l’enfant et le renforcement des compétences des enseignants, en particulier sur les attitudes éducatives et les postures professionnelles adaptées face aux enfants présentant des troubles externalisés.
-il prone également le renforcement des capacités des structures préscolaires qui doivent être des espaces d’écoute, de contenance et de formation de la personnalité de l’enfant et le renforcement des espaces de jeu et la disponibilité d’outils pédagogiques appropriés.
Le jury, présidé par le professeur titulaire de pédiatrie Fla Kouéta, a jugé le travail scientifiquement pertinent et d’un intérêt certain, et l’a accepté avec la mention très honorable.
Pour le Pr Kouéta, cette étude tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’une prise en charge précoce et structurée des troubles externalisés, afin d’éviter qu’ils ne portent atteinte au développement de l’enfant, au climat scolaire et, à long terme, à l’équilibre de la société.
Agence d’information du Burkina
YOS/no



