La Russie, ce pays si moderne et si ancré dans ses racines (Récit)
Ouagadougou, 27 déc. 2025(AIB)-La Fédération de Russie, ce vaste territoire multiethnique et multilingue, frappe le visiteur par la chaleur de ses habitants, la richesse de ses traditions, le culte des héros et des martyrs, son architecture et son respect du sacré. (Découverte).
Un peuple hospitalier
À Kazan, capitale du Tatarstan, à 800 km de Moscou, cette unité dans la diversité est palpable. Bien que l’Islam influence la conduite des affaires jusqu’ au plus haut sommet, juifs, chrétiens, musulmans et autres minorités partagent leur quotidien dans la paix et la cohésion. L’imposante mosquée de Qolsharif, le deuxième plus grand édifice religieux d’Europe, est visitée chaque jour par des milliers de citoyens, toutes religions confondues.
Cette symbiose des nombreuses communautés qui peuplent la Russie rejaillit sur les citoyens étrangers qui ont fait de la Fédération leur deuxième patrie.
Les communautés africaines, syriennes, arméniennes, géorgiennes, libanaises, occidentales et autres s’épanouissent dans de nombreux domaines d’activités.
L’Université de l’amitié des peuples Patrice-Lumumba de Moscou (RUDN) est l’un des symboles de cette Russie multiculturelle qui ouvre ses bras au monde entier. Depuis 65 ans, ce temple du savoir très sélectif, accueille des milliers d’étudiants originaires de 160 pays.
« L’université RUDN est un monde en miniature, sans conflits et sans guerres », confie l’enseignante en journalisme Lina Andreytchenko. La jeune dame, née d’un père syriaque et d’une mère russe alors étudiants à Patrice-Lumumba, incarne parfaitement cette Russie multiculturelle.
Place à l’éducation de qualité
À l’Université de l’amitié des peuples Patrice-Lumumba de Moscou, cinq facultés y sont ouvertes (sciences, économie, philologie, intelligence artificielle, sciences sociales et humanitaires), ainsi qu’une académie d’ingénierie et une école supérieure de management. On y compte plus de 200 laboratoires, 11 instituts de recherche, 40 centres en sciences de l’éducation et neuf instituts spécialisés (médecine, droit, agronomie, langues étrangères, écologie, pharmacie et biotechnologie, langue russe, etc.).
Le constat de cette ouverture du peuple russe, soucieux de partager ses savoirs et ses savoir-faire, est également palpable à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg et à l’Université fédérale de Kazan.
Le Camerounais Jefferson Mengue, bénéficiaire d’une bourse du gouvernement russe, séjourne depuis trois ans à Kazan pour étudier la chimie, la physique et la mécanique des matériaux. Il apprécie particulièrement l’alchimie qui règne entre les étudiants russes et leurs camarades du Congo, de la Zambie, du Niger, du Nigeria, du Mali et d’Afrique du Nord.
« J’ai découvert et aimé la Russie. Le système éducatif est de grande qualité. À tous les étudiants africains qui souhaiteraient venir étudier en Russie, je leur dirai de ne pas écouter les préjugés et les stéréotypes. La Russie n’est pas le paradis, mais c’est un excellent pays », affirme-t-il.
Selon lui, le coût de la vie est moins élevé que dans de nombreux pays occidentaux et le pays offre des possibilités de travail.
« J’ai été livreur lors de ma première année. Actuellement, je donne des cours de langue russe aux étudiants africains et des cours de français et d’anglais aux Russes. Avec un esprit d’innovation, on peut gagner sa vie en Russie. Ce qui est difficile, c’est si la personne n’a pas la motivation d’étudier », explique Jefferson Mengue.
Rodrigue Kakpo porte cette motivation depuis qu’il a quitté son Togo natal il y a 20 ans pour des études au pays du Grand Ours. Aujourd’hui, il est correspondant-traducteur à la rédaction francophone de TASS à Moscou.
« Le Monsieur Afrique » de l’agence de presse russe confirme les propos de Mengue, selon lesquels les compétences et le travail sont valorisés en Russie.
L’effervescence religieuse, l’hospitalité et la qualité de l’éducation ne sont pas les seules qualités du pays. La beauté et la diversité du patrimoine architectural et artistique, séduisent.
Riche patrimoine architectural, artistique et culturel
La ville de Kazan, capitale du Tatarstan, illustre à merveille le métissage architectural entre les cultures chrétienne orthodoxe et musulmane. 11 à 12 heures de trajet en train séparent Moscou de cette ville où les coupoles des églises orthodoxes cohabitent harmonieusement avec les minarets des mosquées.
Les motifs orientaux sont omniprésents sur les façades des bâtiments et monuments.
Parmi les sites les plus emblématiques, figurent le Kremlin de Kazan, la mosquée Qol Sharif et la cathédrale orthodoxe de l’Annonciation.
Le théâtre Kamal, imposant et situé au bord du lac Kaban, fascine par ses façades en verre, ses nombreuses salles multifonctionnelles et ses décorations reflétant la culture tatare.
« Au théâtre de Kazan, on rit de trois manières : premièrement en tatare, deuxièmement en russe (après l’interprétation), et troisièmement, les locuteurs tartares rient du retard du rire des locuteurs russes », avance l’un des responsables du théâtre, dans un fou rire.
La vieille ville tatare, longeant le lac Kaban, conserve une histoire millénaire gravée dans ses maisons traditionnelles en bois. La narration de notre guide, un soir dans le froid glacial, nous a fait voyagé dans le temps.
L’architecture de Kazan contraste avec celle de Saint-Pétersbourg, ancienne capitale de la Russie, qui évoque une ville européenne avec ses larges avenues, ses canaux, ses ponts et ses châteaux longeant le fleuve Neva. Les journalistes africains ont particulièrement adoré la promenade sur le quai des Sphynx.
Saint-Pétersbourg est également célèbre pour son centre d’excellence dans le domaine du design, des arts décoratifs et appliqués. Il s’agit de l’Académie Stieglitz, ou Académie d’État d’art et de design A. L. Stieglitz.
Son bâtiment en lui-même est une œuvre d’art, et les étudiants y conçoivent des créations esthétiques et fonctionnelles, allant des céramiques et porcelaines aux verreries, textiles artistiques, mobiliers, mosaïques, vitraux et sculptures décoratives.
L’académie excelle aussi dans la formation en design graphique, design de produits, design d’intérieur, scénographie et design textile et de mode, préparant des créateurs capables de répondre aux besoins de la société moderne dans des secteurs variés, tels que la santé, l’aéronautique, l’automobile ou la défense.
La restauration et la conservation du patrimoine constituent un autre axe majeur de l’académie. Elle intervient dans la restauration de peintures, fresques, icônes, mobiliers anciens et objets décoratifs, ainsi que sur des bâtiments historiques de Saint-Pétersbourg et d’autres villes russes.
La délégation a eu l’honneur de participer au vote du public d’un concours pour désigner le meilleur dessinateur de l’oiseau « dodo ».
L’animal a disparu de l’île Maurice au XVIIe siècle, après l’arrivée des Occidentaux, très friands de sa tendre chair.
Parmi les grandes attractions de Saint-Pétersbourg, le musée de l’Ermitage se distingue par son immense collection.
Il faudrait une décennie pour parcourir les trois millions d’objets d’art qui y sont conservés, à raison d’une minute passée devant chaque chef-d’œuvre, nous lance le guide du jour.
Agence d’Information du Burkina
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